L’absence des femmes dans les domaines scientifiques est-elle due au manque de volonté des filles elles-mêmes ou à d’autres facteurs ? C’est par cette question que la discussion à bâton rompu initiée à l’endroit d’une trentaine de jeunes étudiants a démarré, ce mardi 27 février 2024 dans la salle de formation de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Cette discussion entre dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale des Filles et Femmes de sciences, célébrée le 11 février de chaque année.
Cette année en effet, l’AUF et l’Association des femmes scientifiques du Bénin ne sont pas restées en marge de cette journée en hommage aux femmes qui s’intéressent à la science sous toutes ses formes. Pour la 4e édition de cette journée à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), elles ont choisi pour thème : « La diversité comme accélérateur de l’innovation en science ». Conduite par le Dr Esse Agossou, cette discussion a eu pour invités, le Professeur Soumanou Toléba, chef département à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’UAC, la Dr Aimée Soglo Attakpa, enseignante-chercheure en Economie à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), le Dr Freedath Djibril Moussa de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) et Thierry Martial Tchangolé, Founder CEO CosmolAB Hub.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, les étudiants ont donné leur point de vue sur la question de départ. Mais il ressort des propos des personnes ressources que plusieurs facteurs sont à la base du désintérêt des femmes pour les sciences. « Il y a des pesanteurs sociodémographiques, socioéconomiques ayant été en défaveur de la femme. On peut citer par exemple l’accès à la scolarisation, le niveau d’éducation, la difficulté des femmes à faire leur propre choix de filière ainsi que le manque de modèle dans le domaine », a fait savoir le Dr Aimée Soglo Attakpa, avant de féliciter les femmes pour les efforts observés de plus en plus dans leur rang.
Pour revenir sur le thème du jour, l’une comme l’autre, ces personnes ressources ont souligné la nécessité d’une diversité entre les acteurs ainsi que les différentes branches de la science pour permettre à cette dernière de se développer. « On gagne beaucoup à travailler ensemble avec les autres. Pour cela, il faudra augmenter sa capacité d’écoute dans les travaux en équipe », a fait ressortir le professeur Toléba. Statisticienne-mathématicienne, le Dr Freedath Djibril Moussa explique que la diversité enrichit la science. En tant que scientifique, on a tout intérêt à travailler avec les autres. Cela permet d’apprendre et de vivre de nouvelles choses, de développer des compétences transversales pour devenir meilleur dans son domaine. « La diversité en science a une place très importante. Nous devons collaborer les uns avec les autres, que ce soit les hommes et les femmes, mais aussi dans nos différentes disciplines qui ensemble vont aboutir à des solutions vraiment performantes pour la communauté, la société », a conclu le Dr Esse Agossou.
Estelle DJIGRI