K. Y. CHABI : Ecce homo !

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Bonjour et au revoir Yves. Je voudrais être la voix de toutes ces individualités que tu as chéries et rehaussées, qui se reconnaîtront dans ce que je vais exprimer ici. Des voix plus autorisées tresseront bientôt ta couronne, rappelleront tes faits, tes bienfaits et même tes méfaits. La quasi-totalité retiendra que tu as été un être avec le sens de la valeur humaine. Nous sommes nombreux à avoir connu ton ascension au Ministère en charge du secondaire et profité de ton attention, de tes conseils et diligences pour résoudre nos problèmes. Mais, moi dans ce concert d’éloges post-mortem qui, pour une des rares fois, serait honnête et véridique, je voudrais détonner et dire ta vérité et tes méfaits !
Ton principal méfait c’est que tu avais un grand, gros et immense défaut qui t’a précipité dans la tombe. Beaucoup le murmurait, certains comme moi te mettions en garde contre ce penchant naturel et surement atavique que tu as institué en principe. Lorsqu’on se rencontrait au détour d’une conférence, tu n’hésitais pas à me manifester des gestes particuliers de l’affection et de l’intimité qui nous liaient depuis lors. Et, je te répétais la même chose : « garde le cap et fais attention ».
En effet, cet immense défaut, c’est ta gentillesse ; ta grande, trop grande gentillesse. Tu m’as fait enfin comprendre une phrase dure que je n’arrive toujours pas encore à approuver et que je continue de reprouver au nom de la morale humaine : « la gentillesse, la trop grande gentillesse est une faute » !
Mais, comment pouvons-nous renier l’éducation morale de nos parents et nos croyances religieuses et spirituelles à l’aune de nos convictions politiques ? Cette gentillesse est l’expression, à la fois, de la charité et de la justice que tu recherchais dans tes actions. Mais, comme l’avait souligné le politicien avisé, premier de nos premiers, lorsqu’on se complait à la faute d’aimer et de pardonner, on n’identifie et ne punit pas le méchant, on pardonne au fourbe et surtout on n’écrase et n’élimine pas les ennemis !
En fait, dans une société déjà difficile qui a oublié nos valeurs traditionnelles originelles, qu’on refuse de nous enseigner au nom de la modernité sournoise et triomphante, tu as voulu concilier la politique et la vérité. J’ai connu des politiciens sérieux, j’en ai connu qui ont fait l’effort d’être corrects mais je reconnais chaque jour, celles et ceux qui me hérissent et qui ont trahi Mathieu, Dieudonné, Thomas et qui trahiront bientôt le maître de céans ! Mais toi, la seule chose que tu as gagné, c’est de ne pas être là pour regarder passer cette engeance dont les vieux ont oublié d’être sages et les enfants, respectueux de leurs parents !
L’oasis d’humilité et de justice que tu as été pour nous dans ce désert de compétences morales et spirituelles, va continuer à nous réconforter à chaque fois que nous rencontrerons ces cuistres qui s’affichent pour tout et rien et qui ne sont rien du tout ! Osons la comparaison : Gandhi autant que Mandela ont cherché toute leur vie, à apporter l’éducation et le bonheur à leur peuple. Toi, tu as été ce bonheur et par ton savoir-vivre et savoir-être, tu as montré la voie de la véritable éducation aux générations présentes et futures.
Parce que je te sais très pieux, j’ai commencé par Ponce Pilate qui te sacrifiait à la foule en criant « ecce homo » et je finis par l’Ecclésiaste qui rend compte de notre finitude : « vanitas vanitatum et omnia vanitas ». Et, surtout, comme je t’en crois capable, réserve-nous toutes et tous une place au paradis !

Maoudi Comlanvi JOHNSON,
Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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