Trois entités ou trois principes ou encore puissances dirigent le monde : la morale, l’argent et le pouvoir. Il est intéressant de les examiner et de situer leur place dans le monde actuel. Ce qui est véritablement étonnant, c’est qu’ils ont toujours eu les mêmes places c’est-à-dire les mêmes fonctions à travers l’histoire encore que cela n’était pas très évident dans les temps anciens. Actuellement, un certain nombre de facteurs liés à la mondialisation a exacerbé leurs rôles et éclairé cette véritable hiérarchie qui in fine, vous paraitra paradoxale.
Lorsqu’on interroge un individu moyen sur la hiérarchie de ces trois entités, il mettra la morale en premier et les deux autres dans le désordre. En vérité, d’un côté, il ne comprend pas trop à quoi rime le pouvoir et de l’autre, il ne voudrait surtout pas manifester son intérêt pour l’argent car il a depuis longtemps été convaincu que l’argent n’est pas vertueux.
Lorsqu’on examine ce qu’est la morale et le statut qu’elle révèle, le doute n’est pas du tout permis sur son caractère universel, nécessaire et premier. La majorité de l’humanité en est convaincue tandis que la minorité restante, celle du pouvoir et au pouvoir, l’affiche sans y croire et la bafouant même dans ses actes. En même temps, nous reconnaissons que c’est la chose la mieux partagée dans le monde à travers toutes les cultures et les races par-delà quelques spécificités et contingences liés aux milieux. En effet, elle semble présenter des bases solides et claires intégrés dans nos religions et nos lois de telle façon qu’on ne peut donc douter de sa valeur première.
Maintenant, penchons-nous sur l’argent et la place qu’on lui donne. Lorsque je parle d’argent, je retiens aussi ce qu’il permet de se procurer. Lorsqu’on évoque la bourses des valeurs dans le monde, on parle d’argent et ces bourses ne s’intéressent à aucune des valeurs morales que sont le bien, le beau et le bon. La seule chose qui semble manquer à ces bourses est la vertu, car la recherche effrénée de l’argent est sans pitié. Son visage actuel, c’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine dont le feu régulièrement attisé, confère d’énormes bénéfices aux marchands d’armes entre autres et affame les populations fragiles. Mieux, on nous affirme que c’est la guerre du bien représenté par l’occident, contre le mal, la Russie : répétez, peuples et gouvernements soumis et fragiles et on vous donnera du pain pour survivre. Et la plupart de nos gouvernants répètent, apparemment pour notre bien !!!
Vous vous demandez où sont les garants de la morale à savoir les grandes religions ? Ils ont souvent les mains liées, eux qui ont l’habitude de nous détourner de l’argent, expression du péché pour attendre le paradis aux cieux : ces milieux du pouvoir leur donne beaucoup d’argent et de facilités et semble les tenir ! On se rend alors compte que l’argent n’est ni vertueux, ni vicieux : pire ou mieux, il fait et oriente la morale ; les lois aussi et il donne du pouvoir.
On voit alors que l’argent est déjà plus fort que la morale ! C’est pourquoi les élites politiques et économiques notamment, passent le temps à amasser des fortunes. Vous vous êtes demandés s’ils mangent une dizaine de fois par jour ? Non. Ils veulent avoir du pouvoir pour décider et influencer tout et tous. Ils font alors la morale et la loi en imposant par exemple la cause LGBT, les guerres inutiles mais qui rapportent beaucoup d’argent et plus de pouvoir.
Dans les pays occidentaux, le pouvoir est, en réalité aux mains des grandes puissances économiques qui peuvent être des personnes physiques ou morales. Ils soutiennent et impulsent les politiques qui en retour les couvre. Dans la majorité de nos sociétés du sud, le pouvoir reste, pour une large part, dans les mains des politiques qui, pour asseoir leurs forces, éteignent les entrepreneurs et concentrent toute l’économie à leur niveau. En réalité les pouvoirs extérieurs leur imposent ces genres de situation et en profitent. Or comme l’a si bien dit le nigérian Peter OBI : « aucun pays ne peut progresser si sa politique est plus rentable que ses industries ». Le nouveau président du Nigéria l’a mis en œuvre en allant visiter les grands entrepreneurs de son pays et en promettant de donner l’opportunité à d’autres d’émerger. En même temps, cela n’est pas facile à exécuter et dans certains pays, certains gouvernants depuis longtemps riches, ont choisi de promouvoir les infrastructures pour impacter le social.
J’espère que vous commencez par comprendre la hiérarchie véritable entre ces trois éléments : l’argent donne du pouvoir et oriente la morale, c’est-à-dire aussi les lois. Mais, comment déconstruire ce cercle qui manipule tout ? Avoir un véritable discernement qui pèse et soupèse chaque élément et le met à sa vraie place.
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe