Il y a une question d’Etat qui est récurrente, quasi addictive et qui divise au maximum les Béninois encore plus que la politique : ce sont les mathématiques. Elles nous tuent dit la majorité tandis que la petite opposition savante clame haut et fort ses bienfaits. En vérité, il faut reconnaître que les mathématiques sont partout dans notre quotidien. Elles sont dans notre chambre lorsque nous balayons l’espace des quatre murs et le reste, à travers la géométrie. Elles se retrouvent au marché dans l’arithmétique de la monnaie, du nombre de mangues et de sacs de riz. Elles sont dans la probabilité que nous estimons pour mieux nous placer et vendre et dans toutes les statistiques personnelles familiales que nous tenons pour évoluer.
Vous voyez avec quelle simplicité et utilité qu’elles sont avec nous et nous procurent du bonheur. Mais pourquoi nos enfants et nos étudiants ont de la difficulté à les supporter dans les classes ? Parce que, c’est connu : Il n’y a pour la plupart, que de mauvaises gens, des quasi terroristes imbus d’eux-mêmes et sans cœur qui l’enseignent dans nos pays francophones. Ils devraient prendre le temps d’expliquer, bien mieux que le bavard qui sert de professeur de français ou de philosophie, que les maths, ce ne sont pas seulement les chiffres mais la vie ! En même temps formé dans un milieu arrogant où on ne parle pas, où on ne discute pas le magister dixit, ils reviennent maltraiter et désaxer les germes à développer chez nos enfants.
Comment faire comprendre que nous sommes en face d’une discipline essentielle et incontournable avec des enseignants pour la plupart éthiquement incompétents ? Oui elle mérite d’être éliminatoire au Bac car celle ou celui qui la rejette est un fou qui refuse de raisonner et de s’intégrer à la société.
Oui ; on l’enseigne très mal dans notre pays. Mais il faudrait savoir raison garder et ne pas vilipender ceux qui ont compris son importance et l’ont inscrit dans les sommets de notre examen. En effet, depuis quelques jours après la proclamation des résultats, une certaine frange curieuse, composé de personnes voire de personnages à la plume facile et au verbe haut ; sans compter la grande masse suiveuse qui aime l’opposition juste pour l’expression de leurs rancunes et rancœurs, fulmine. On a osé faire tomber un candidat pour un point en maths ? Et en avant la docimologie, la morale, l’herméneutique et autres vieilles rengaines usés ! Certes, je comprends que des parents, après l’examen puissent réagir et exhaler leurs rancœurs, mais des sachants et autres spécialistes qui n’usent pas d’esprit critique ! Mais les faits sont là objectifs, têtus.
L’importance des maths n’est vraiment plus à démontrer. Les esprits chagrins oublient de citer le monde anglo-saxon où le mot « Fail » en maths rend votre dossier rédhibitoire et amène plusieurs à reprendre leur examen malgré des notes excellentes ailleurs. Donc, ce n’est pas un suivisme de l’école française qui demande ça. C’est la rigueur anglophone qui est pire : la sanction vient de la difficulté à trouver une école de qualité.
Ce qui se passe ensuite dans nos écoles, c’est cette large masse d’étudiants qui ne trouvent pas leur formation adéquate parce qu’ils ne correspondent à rien : Soit on s’inscrit dans un privé qui ne refuse rien et prend toutes les poubelles ou dans des facultés dites faciles. Et après, on s’étonne de ne pas trouver du boulot avec un master hasardeux et incompétent.
D’un autre côté, quand allons-nous comprendre que dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi) ! Pour d’aucuns, il faut toujours déroger sinon changer lorsque cela ne leur convient pas. Ce sont les mêmes qui se plaignent que les lois ne sont pas respectées. A chaque fois donc qu’un élève a besoin d’un point ou d’un quart de point « on doit regarder dedans ». Ce sont nos enfants ! Et à chaque fois, en passant le temps à regarder dedans, à peser, à passer de compromis en compromission, notre système ne vaudra plus rien parce qu’il aura perdu ses repères avec des parents trop indulgents et des spécialistes, âgés et retraités dont certaines réactions prennent le sentier de la sénilité.
Il n’appartient surtout pas à l’office du BAC et à son maître de cérémonie le DOB de réagir. Tenons-nous au texte et à l’excellence. Cessons d’infantiliser et de dénigrer nos compétences. En même temps, il va falloir réellement poser la question pédagogique au niveau des mathématiques pour la développer et la promouvoir !
N.P.
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe