La réalité universitaire face au défi entrepreneurial

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«J’entreprends et j’étudie. La thèse est un défi car j’en ai fait la promesse à mon père le jour où il a rendu l’âme. Pour la plupart des étudiants, c’est du gaspillage d’argent, c’est du temps perdu, c’est de l’appauvrissement. Durant tout ce temps, ils pourraient tenter de faire quelque chose déjà et jongler. Comme cela, ils ne perdent rien. Si avec les diplômes, vous n’avez rien demain, mais vous aurez déjà un petit business qui vous permettra de vous prendre vous-même en charge »,
conseille Clément Zocli jeune patron. Pour Marcel Patrick, Licencié en banque, finance et assurance, « les étudiants ont besoin de coaching en développement personnel dans les amphis pour qu’ils changent de mentalité. J’entends des camarades dire qu’ils ne travailleront jamais pour quelqu’un, mais ils se leurrent car ils ne font rien concrètement pour devenir entrepreneur. Pour le financement, il faut se battre soi-même pour créer son capital ».
Résolument entrepreneur, en attendant de finir les études, Wahab est clair : « le problème, c’est nous-même. Après le diplôme, les gens se disent déjà qu’ils sont des « Akowé », c’est-à-dire des cols blancs. Ils ne pensent pas faire de petits travaux pour avoir de l’argent. Les jeunes ne savent pas que l’école n’a rien à voir avec l’argent. L’école te permet de bien t’organiser dans tes activités ». Exemples à l’appui, il fait le tour de plusieurs pistes pour s’en sortir depuis les bancs. Il partage aussi l’avis de ceux qui pensent que pour entreprendre, le financement n’est pas le problème, « c’est la façon dont on s’organise pour réunir son capital progressivement ».
Pour Martin Dotou, directeur du Groupe Entrepreneuriat de l’UAC, initier des activités depuis l’université exige de la discipline. « Vous ne devez pas perdre du temps. Au Bénin, nous n’aimons pas respecter le temps. Nous ne sommes pas du tout ponctuels. Il faut être courageux pour résister. L’autre option, c’est qu’il y en a d’autres qui suivent les cours et s’inscrivent dans les institutions universitaires », dévoile le responsable à propos du cas particulier de l’université. Ces institutions universitaires, explique-t-il, permettent aux étudiants d’acquérir et de développer des compétences professionnelles qui leur servent ultérieurement.
Cela dit, s’il y a un point sur lequel convergent leurs conseils, c’est la nécessité de mettre les universités au diapason des défis de l’autonomisation des jeunes.

Pour une université entreprenante…

«La plupart des étudiants nigérians disent ‘‘one leg in school, one leg in business’’, ce qui se traduit en français par un ‘‘pied à l’école, un pied dans les affaires’’. Du coup l’étudiant nigérian qui va à l’université suit son cours de 8 heures à 12 heures et il rejoint ses affaires ou son emploi à partir de 14 heures. La fois dernière, nous avons appris le réaménagement des horaires de la fonction publique. Il serait bien qu’on réaménage aussi les horaires des études dans les universités. Cela va permettre aux étudiants d’apprendre un métier autre que les formations académiques ». C’est la solution proposée par Martin Dotou, directeur du Groupe Entrepreneuriat de l’UAC. Avis totalement partagé par Emmanuel Yenoussi.
De son côté, Clément Zocli a salué les efforts consentis par les gouvernants en multipliant les écoles professionnelles. Il en est de même pour l’université avec certains établissements clairement orientés vers l’entrepreneuriat des jeunes. En ce qui concerne les autres facultés et disciplines, « il faut qu’on mette des cours d’entrepreneuriat dans chaque discipline de formation. Si des étudiants sont inscrits en sociologie, on doit trouver un moyen de les faire entreprendre dans leur discipline », propose avec insistance Clément. A l’en croire, il est possible d’entreprendre dans tous les domaines à condition de développer les outils et d’acquérir les compétences les plus appropriées. En dehors de cela, il estime que les étudiants doivent prendre l’initiative de suivre des formations en entrepreneuriat, en dehors de leurs cours. Ainsi, « si ta formation ne donne rien, au moins tu vas te rappeler que tu as suivi des bribes de formations entrepreneuriales qui peuvent t’aider à commencer quelque chose », soutient le jeune homme avant de mettre les étudiants face à un pan de la réalité : « J’ai deux Masters, mais est-ce que c’est cela qui m’a aidé à faire la dot de ma femme, non ! Est-ce cela qui m’a aidé à acheter mes véhicules, non ! Est-ce cela qui m’a fait construire ma maison, non ! »
Pour l’heure, chaque acteur est appelé à œuvrer pour un renouveau des curricula universitaires et un réaménagement des horaires académiques.

 Adjei KPONON

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