Elles sont célébrées tous les 11 février de chaque année de par le monde. Ici au Bénin, elles sont des centaines à être membres d’une association créée depuis une dizaine d’années. Elles, ce sont les femmes scientifiques. Compte tenu de leur nombre encore trop faible dans le monde, elles ont droit chaque année à la journée du 11 février. C’est la Journée Internationale des Femmes et des Filles de Science. Malheureusement, peu d’élèves filles et d’étudiantes figurent encore dans les sections scientifiques pour qu’on puisse rehausser le nombre de femmes dans ces filières au Bénin et dans le monde. Pour susciter leur envie de s’y mettre, Educ’Action a fait une incursion dans le monde de ces femmes scientifiques.
Il est 8h00 à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) comme partout au Bénin. Depuis l’entrée principale et sur la voie pavée qui ceinture l’école polytechnique de l’université, c’est un bal incessant et bruyant de voitures et de motos. Au milieu de tout ce vacarme, un petit espace verdoyant, avec un gazon bien tondu, adoucit les regards et laisse profiter de sa beauté. Le temps de lever les yeux et c’est le deuxième bâtiment annexe du rectorat qui révèle sa belle peinture jaune. Une fois les escaliers franchis, c’est le bureau de la nouvelle vice-rectrice chargée de la Coopération Interuniversitaire, des Partenariats et de l’Insertion Professionnelle de l’UAC qui ouvre ses portes à l’équipe du journal Educ’Action, ce mercredi 16 mars 2022.
Le visage souriant, Nelly Kèlomè Ahouangnivo, fait son entrée avec sa vigueur singulière dans ce bureau composé de deux espaces. Le premier, visiblement pour mener les tâches administratives, le second pour accueillir les visiteurs et certainement pour faire une pause de temps à autre et reprendre des forces.
Assise devant son bureau, Nelly Kèlomè Ahouangnivodémarre sa journée de travail, dont on devine à sa forte concentration matinale qu’elle sera chargée. Hypothèse qui va se confirmer très vite puisque des appels téléphoniques se succèdent pour inviter cette dernière à une importante réunion. N’eut été le léger retard accusé par l’invité de marque reçu par l’équipe rectorale en cette matinée, Educ’Action n’aurait réussi à soutirer quelques mots à Nelly sur sa fonction.
Vêtue d’une tenue « Goodluck » joliment décorée, elle est ainsi prête à se lancer dans les nombreuses activités que lui impose sa double casquette professionnelle. Elle est, en effet, vice-rectrice chargée de la Coopération et enseignante-chercheure au département des Sciences de la Terre de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’UAC. Spécialiste en géoscience et environnement, elle est donc une femme scientifique et fait d’ailleurs partie de l’Association des Femmes Scientifiques du Bénin depuis des années.
A quelques mètres d’elle, c’est le Dr Essé Agossou qui reçoit dans son bureau l’équipe de Educ’Action, le jeudi 17 mars 2022. Également femme scientifique, elle est enseignante-chercheure dans la même faculté au département de Physiologie animale à l’UAC. Maître-assistante en physiologie et pharmacologie, elle travaille principalement sur les propriétés des extraits de plantes sur différentes pathologies.
Tout comme ces deux femmes, elles sont un certain nombre, ces femmes autrefois élèves, à avoir fait le choix des séries scientifiques au collège et à se spécialiser aujourd’hui dans les domaines scientifiques. Au nombre de ces femmes, le Dr Mendinatou Agbétou Houessou, médecin neurologue, enseignante-chercheure à la faculté de Médecine de l’Université de Parakou (UP) et le Dr Balle Pognon, elle aussi médecin et enseignante-chercheure dans la même faculté de l’UP. L’histoire de chacune de ces femmes avec les séries scientifiques varie de l’une à l’autre.
Des expériences de vie à la passion pour les sciences
Curiosité, déclic créé par les expériences de vie, défis à relever, envie d’apprendre de nouvelles choses. Ce sont autant de raisons qui ont poussé ces femmes à aller dans les séries scientifiques au cours de leur cursus scolaire et universitaire.
Le Dr Balle Pognon est aujourd’hui enseignante-chercheure à la Faculté de Médecine de l’UP et spécialiste en Anatomo-pathologie. Fervente croyante, elle a beaucoup milité durant son adolescence, dans un groupe de prières au sein de sa communauté paroissiale. C’est d’ailleurs des expériences vécues dans son groupe de prières qu’est née sa vocation pour les sciences. « Durant mon adolescence, avec mon groupe de prières, nous sommes allés rendre visite aux malades du Centre psychiatrique de Jacquot à Cotonou. Nous leur avons apporté des vivres et des vêtements. Au cours de cette journée passée avec eux, ma décision de gamine était prise », s’est-elle rappelée comme si c’était hier. Elève en classe de 4e littéraire à l’époque, sa vision était désormais claire : « Je deviendrai Médecin psychiatre pour soigner ces malades. » Pour atteindre cet objectif, confie-t-elle, il lui fallait alors se détourner de la filière littéraire pour s’orienter dans la filière scientifique.
Pour sa part, Essé Agossou s’est orientée vers les séries scientifiques dans le but d’apprendre quelques choses de nouveau. « Je n’avais déjà aucune difficulté dans les matières littéraires. Et j’ai trouvé que faire les filières scientifiques serait un plus parce qu’il fallait maîtriser les langues pour exceller dans les sciences. J’avais donc plus à apprendre dans les filières scientifiques. Il y avait là un peu plus de défis, de challenge », a relaté la spécialiste en Biochimie Physiologie et Pharmacologie pour justifier son choix.
Maître-assistante en neurologie à l’UP, le Dr Mendinatou Agbétou Houessou est sortie du collège avec un Bac D. Son choix pour la série D a été motivé par sa curiosité très poussée. « Depuis mon plus jeune âge, j’éprouvais de la curiosité pour les sciences de la vie. J’étais également portée par le désir profond de soigner les êtres humains et de comprendre comment impacter et améliorer leurs interactions avec leur environnement », a-t-elle confié à Educ’Action.
Par contre, ce n’était pas le grand amour entre les mathématiques et Nelly Kèlomè Ahouangnivo à l’inverse de ses frères aînés, excellents dans cette matière. L’actuelle vice-rectrice chargée de la Coopération, s’est réfugiée donc dans les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) en dépit de sa volonté de comprendre les maths. « Je me suis toujours retrouvée en face d’enseignants qui n’arrivaient pas à me montrer que les mathématiques étaient indispensables pour moi. On disait toujours que nous sommes des minables, que nous ne comprenons jamais rien. Dès que nous faisons une petite erreur, on nous donnait des taloches. À la limite, on arrachait même les cheveux. Ce sont des choses qui m’ont choquée », a-t-elle conté. Son histoire se poursuit : « Mon frère matheux refusait de m’aider. Chaque fois que je sollicitais son aide dans les maths, il me disait de réfléchir et de faire un effort. Quand vous subissez des chocs, ce n’est vraiment pas évident d’aimer la chose. Donc j’allais me réfugier dans les SVT, autrefois Biologie. »
Le domaine scientifique compte des centaines de femmes aujourd’hui au Bénin. Mais il risque de ne plus enregistrer de femmes, quand on constate le tarissement de la présence des filles dans les séries scientifiques des collèges. Un état des lieux fait ces dernières années, renseigne que le choix des filles est désormais beaucoup plus orienté vers les séries littéraires. Si la présence des filles est encore remarquée en série D, c’est rarement le cas dans la série C. Ces femmes scientifiques rencontrées ont leur petite idée sur les raisons qui pourraient justifier le désamour des filles pour les séries dites scientifiques.
Les raisons d’un désintérêt féminin
Confortablement assise dans son bureau situé à quelques encablures de la Faculté des Sciences Agronomiques, le Dr Essé Agossou tente d’expliquer le désamour des élèves filles pour les séries scientifiques par l’ignorance des débouchés. « Je pense que le désintérêt est dû au fait qu’elles ne savent pas à quoi peuvent servir ces filières et à quel genre de métiers elles peuvent les conduire. Il faut mieux expliquer l’intérêt de faire ces séries et dire ce à quoi elles peuvent aboutir en termes de métiers, d’activités pour pouvoir susciter des passions », a justifié l’enseignante-chercheure.
Bien vu ! semble répondre Nelly Kèlomè Ahouangnivo qui rejoint sa collègue Agossou. Elle s’explique : « Lorsque l’enseignant est devant l’apprenant et qu’avant tout propos, il lui explique le pourquoi, l’importance et le rôle de l’enseignement qu’il veut lui donner et ce à quoi la notion qu’on veut lui transmettre va lui servir, l’apprenant apprécie déjà et évalue tout ce qu’il peut tirer de cet apprentissage. C’est un point de départ important pour que l’apprenant puisse se positionner », a laissé entendre l’enseignante-chercheure du département des Sciences de la Terre. Comme si elle s’adressait particulièrement aux enseignants, elle explique qu’une telle démarche au démarrage des cours permet de capter l’attention de l’apprenant. « Je pense qu’il devrait y avoir dans les écoles, des spécialistes en sciences de l’éducation et en psychologie pour aider les enfants à s’orienter.
Le problème de l’orientation des enfants est un problème majeur », informe l’anatomo-pathologiste Balle Pognon. Elle ajoute que la plupart des enseignants, pour n’avoir pas fait les mathématiques, physique et chimie à l’université, n’arrivent pas à donner aux élèves le goût de leurs matières. « Il faudrait trouver le moyen d’intéresser les filles aux matières scientifiques et leur faire aborder ces matières sans peur, mais avec le désir de connaître, de comprendre », suggère-t-elle.
Soutenir que les filières scientifiques sont réputées être difficiles, constitue une autre raison du désintérêt des filles, à en croire la neurologue Mendinatou Agbétou Houessou. Le mode d’enseignement encore traditionnel, magistral des disciplines scientifiques, ne permet pas forcément à l’apprenant de comprendre ou d’atteindre les objectifs d’apprentissages. Se réjouissant des initiatives prises par le gouvernement sur le plan éducatif, elle plaide pour le maintien des nombreux efforts consentis dans ce domaine, d’une part. D’autre part, elle insiste sur la nécessité de revoir le système éducatif qui doit être désormais axé sur le savoir-faire pratique. A tout cela s’ajoutent les problèmes de motivation personnelle et d’aptitude qui constituent d’autres raisons du désintérêt des filles pour les filières scientifiques.
Réputées plus compliquées, ces filières ont toujours présenté des difficultés pour ces femmes scientifiques. Mais elles ont su, à en croire leurs propos, concilier volonté, passion et détermination pour être aujourd’hui à leur grade respectif.
Détermination, volonté et sacrifices pour contrer les difficultés
Elles sont toutes scientifiques, mais leurs parcours ne sont pas les mêmes. Entre humiliation et échecs, certaines ont dû traverser des épreuves. Tout en reconnaissant, unanime, le défi des filières scientifiques, elles affirment cependant que la chose n’est pas impossible. « Non ! ce n’est pas facile. Mais ce n’est pas non plus impossible. Il faut beaucoup de détermination et de volonté personnelle. Vous ne pouvez pas aller loin dans les sciences si on vous les a imposées », explique Mendinatou Agbétou Houessou, la jeune neurologue pour signifier que le choix personnel est primordial dans la réussite d’une carrière.
Dans sa tenue « Goodluck » de couleur rouge fushia, Nelly Kèlomè Ahouangnivo dégageait une vivacité, une assurance et une confiance certaine ce matin-là. Maîtresse de son destin, elle a su se donner les moyens pour contrer les difficultés rencontrées sur son chemin. « Je suis la seule artisane de mon bonheur. Si je veux y arriver, je dois me donner tous les moyens les plus nobles pour y parvenir. Je crois que c’est ce que j’ai fait. Je me suis sacrifiée, je me battais, je suis très curieuse et je me suis dit que je dois écrire ma propre histoire et il faut que cette histoire soit une très belle histoire inspirante », a-t-elle dit d’un ton serein.
Pour n’avoir eu le déclic qu’en classe de 4e littéraire, c’est seulement en Seconde que le Dr Balle Pognon a fait sa rencontre avec les matières scientifiques que sont les physique et chimie. « Il m’a fallu me donner avec plus de détermination aux études. Je me suis sérieusement mise au travail. J’ai eu à faire de nombreux sacrifices. Pour cela, il faut savoir ce que l’on veut et faire des choix. J’ai eu à faire de nombreux sacrifices mais, celui qui m’a le plus coûté a été mes cours et mes entraînements de musique que j’ai dû abandonner », s’est rappelée l’amoureuse de la musique.
Aujourd’hui, enseignantes-chercheures dans leurs universités respectives, elles ont réussi à concilier leur rôle de femmes scientifiques avec celui de femmes au foyer.
Une bonne organisation pour une vie professionnelle et familiale épanouie
On peut, bien entendu, être une professionnelle dans son domaine et être à la fois une bonne épouse et une mère exemplaire. Cela appelle à une meilleure planification de son temps. Teint noir ébène digne des filles des Collines, visage paré de lunettes à la monture rouge, Mendinatou Agbétou Houessou est mariée et mère de trois (03) enfants. C’est avec un visage illuminé par un moment de rire qu’elle laisse entendre de façon laconique : « Ce n’est pas facile du tout. Il y a beaucoup de sacrifice mais j’essaie de trouver un juste milieu entre ma vie professionnelle et familiale. »
Être mère de famille et scientifique peut être assimilé au management des ressources humaines selon Essé Agossou, épouse et mère de trois (03) filles. Celle dont les courbes et les vallées défiaient les lois de la physique nucléaire, renseigne ce qui suit : « La science prend déjà beaucoup de temps et il faut consacrer autant de temps aussi à la famille pour l’éducation. Donc concilier les deux, c’est avoir une bonne organisation. Quand on n’est pas bien organisé, l’un déteint sur l’autre. Ce n’est pas facile tous les jours mais il faut essayer de s’organiser le mieux possible pour que les obligations professionnelles soient bien faites mais que l’on ne manque pas à ses devoirs du point de vue familial et personnel. »
La réussite de ces deux aspects de la vie dépend du choix du partenaire et de sa vision dira la vice-rectrice Nelly. « Dès lors que vous avez des objectifs bien fixés et que votre partenaire n’épouse pas la même vision que vous, tout ce que vous aurez planifié est voué à l’échec », a-t-elle d’abord explicité en témoignant sa reconnaissance à sa petite famille. Elle qui a une double casquette professionnelle doit assurer la dimension académique en tant que professeur et la dimension administrative pour la gestion du vice-rectorat dont elle a la charge. A tout ceci, s’ajoute le rôle d’épouse et maman idéale qui veille sur ses enfants, qui est aux petits soins et qui veille sur la scolarité de ses enfants. « En fait, nous sommes des polyvalentes mais pour y parvenir, nous sommes vraiment axées sur la planification. Nous n’hésitons pas à déléguer ce qui est à déléguer et à mettre à plus tard ce qu’on peut reporter », a détaillé celle qui n’hésite pas à esquisser quelques pas de danse quand l’envie lui prend.
En dépit de toutes ces réalités que vivent les femmes scientifiques, elles tirent une immense satisfaction de leur travail. C’est ce qu’il convient de retenir des propos des unes et des autres.
Les sciences, sources d’épanouissement pour les femmes
Les plaisirs que l’on peut tirer de la vie de femmes scientifiques sont nombreux. L’épanouissement, la connaissance, la découverte d’un monde nouveau et sur divers aspects, la satisfaction d’être utile à quelque chose, constituent la joie de ces femmes. « Je suis très épanouie dans ce monde et je suis prête à aller loin. Ma curiosité ira encore très loin, à la découverte d’autres Sciences. J’ai d’autres passions, tout ce qui est culture est une passion pour moi et je dis que la première opportunité que j’aurai pour investir dans le domaine, je ne vais pas hésiter », souhaite vivement Nelly Kelomè, elle dont l’autre passion est de se rendre utile à sa communauté. À en croire Balle Pognon, « les études, d’une façon générale, permettent d’avoir un autre regard sur les phénomènes de la vie et de réfléchir autrement aux problèmes. Mais les sciences permettent d’avoir un regard plus objectif, un raisonnement plus pointu ».
Sur ce chemin, Mendinatou Agbétou Houessou affirme avoir atteint son paroxysme. « Ma carrière d’enseignante-chercheure satisfait mon côté curieux et celui de médecin neurologue, mon désir de soigner, de sauver des vies humaines. Ces deux facettes de ma vie professionnelle me comblent pleinement », a-t-elle révélé. La passionnée de la marche ou promenade ajoute, par ailleurs, que ce choix lui a permis de voyager un peu partout dans le monde et de s’épanouir. « J’ai désormais l’esprit très ouvert pour m’être frottée à plusieurs autres civilisations et cultures dans le monde scientifique. J’ai une vision plus large du monde. Cela m’a permis d’élargir mon réseau relationnel à travers le monde, sans oublier que cela me fait vivre », se réjouit-elle, les yeux lumineux.
Les conseils des femmes scientifiques à l’endroit de leurs jeunes sœurs élèves
Pour encourager leurs jeunes sœurs à opter pour les séries scientifiques, les femmes scientifiques interviewées, aussi bien à l’UAC qu’à l’Université de Parakou, n’ont pas manqué de conseils à leur endroit. D’entrée de jeu, Balle Pognon, médecin spécialiste de l’Anatomo-pathologie invite les filles à ne pas avoir peur des matières scientifiques, mais à les aborder sous l’angle du désir de connaître et de comprendre. Evidemment ! tout passera par la démystification des sciences, lance Essé Agossou, la spécialiste en biochimie physiologie et pharmacologie. Pour elle, les peurs, les craintes ne sont en réalité pas justifiées. « Il faut d’abord expliquer aux filles que les sciences ne sont pas difficiles. Il faut qu’elles découvrent aussi à quoi peuvent leur servir ces sciences », propose-t-elle.
Aussi faudrait-il que les filles prennent le temps pour réfléchir à ce qui pourrait les intéresser comme métier sans préjuger des matières, selon Balle Pognon. Une fois le choix fait, « il faut s’y engager en acceptant de faire des sacrifices, laisser les télénovelas et réduire considérablement le temps passer sur les réseaux sociaux, whatsapp, facebook », a-t-elle conseillé. Consciente que les femmes scientifiques sont peu nombreuses dans le monde, Mendinatou Agbétou Houessou juge indispensable de sensibiliser les filles et les générations futures de femmes sur le rôle qu’est le leur dans le développement de la nation à travers leur implication active dans la science. Comme pour jouer sa partition, elle se base sur tous les privilèges qu’elle tire de son travail pour lancer son appel à ses jeunes sœurs : « N’hésitez pas à aller vers les domaines de la science, n’hésitez pas à vous informer sur ces domaines, n’hésitez pas à demander de l’aide si vous vous sentez en difficulté dans ces domaines. Vous vous y épanouirez pleinement. Cela vous distinguera et vous permettra d’être impliquée dans les instances de décisions de votre domaine. »
Pour la vice-rectrice Nelly Kelome Ahouangnivo, il est de bon ton que la femme ait les compétences et la maîtrise d’un certain nombre de choses et le savoir que la science apporte. « Chères filles, apprenez d’abord à vous connaître. Sachez réellement qui vous êtes. Cela vous permettra de connaître vos compétences et vos capacités, et sur cette base, fixez-vous des objectifs. Ayez une vision et travaillez, travaillez pour atteindre ces objectifs, travaillez pour tendre vers votre vision. Utilisez les moyens les plus nobles, j’insiste là-dessus. Utilisez les moyens les plus nobles parce que tout ce que vous allez créer avec facilité sera toujours précaire. Donnez-vous tous les moyens les plus nobles pour atteindre vos objectifs. La fierté qu’on en tire est énorme ». C’est là le sage conseil de celle qui tire du plaisir à savourer le plat favori des ‘’Ayinonvi’’ à savoir ‘’kannan (Akassa)’’ accompagné de ‘’vavo’’ (Piment écrasé) et de ‘’houessissô’’ (poisson frit).
Estelle DJIGRI