« Malgré les succès obtenus à petite échelle, le manque de formation spécialisée en agriculture de précision et l’accès limité aux technologies avancées entravent notre capacité à répondre efficacement aux défis climatiques. Le projet PATH va combler ces lacunes par la mobilité académique inter-régionale, favorisant l’échange de connaissances et l’accès à des infrastructures de recherche de pointe. » C’est, selon la professeure Nelly Kélomè, 3e vice-rectrice de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), l’une des ambitions du projet “Renforcement des capacités des jeunes chercheurs africains en agriculture de précision grâce à la mobilité académique inter-régionale pour un système agroalimentaire amélioré et intelligent face au climat”, simplement dénommé PATH. Le lancement du projet a eu lieu le mercredi 17 juillet 2024 dans l’amphithéâtre Houdégbé de l’UAC.
C’est le professeur Philippe Laléyè, représentant de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui a procédé au lancement du projet. Devant enseignants-chercheurs, étudiants, acteurs du monde agricole, délégations académiques des universités partenaires, il a souligné que, grâce à ce nouveau programme, les étudiants bénéficiaires seront en mesure de mener des recherches efficaces adaptées aux besoins des communautés. « À travers ces bourses, nous offrons aux jeunes chercheurs et praticiens béninois et africains ayant reçu des formations en sciences agronomiques ou en science informatique, l’opportunité unique d’acquérir les compétences avancées en agriculture de précision dans ces institutions de renommée internationale et vivre les réalités culturelles de leur continent », a indiqué Luis Barbolla Casas, chef d’équipe gouvernance et économie à la délégation de l’Union européenne au Bénin.
En sa qualité de doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’UAC, le professeur Bonaventure Ahohuendo a indiqué que le projet PATH, qui se concentre sur la mobilité des apprenants, s’est fixé comme objectif de relever un certain nombre de contraintes de l’agriculture afin d’accroitre la productivité et assurer la sécurité alimentaire en Afrique. Sur la même lancée, le professeur Enoch Achigan Dako, chef du département production végétale de la FSA et coordonnateur du projet, a informé que l’initiative concerne essentiellement la mobilité des apprenants, et va renforcer les compétences en agriculture digitale, en agriculture de précision, en modernisation des pratiques de production et une intégration de l’intelligence artificielle, notamment le machine learning, pour assurer un bon développement du secteur agricole.
Le projet va durer quatre ans et est mis en œuvre par un consortium d’universités avec le financement de l’Union européenne. Il s’agit de Cape Coast University du Ghana, des universités du Rwanda et d’Eswatini, de l’Institut Agro-Montpellier en France et l’Université Polytechnique Mohamed 6 (UM6P) du Maroc. Au Bénin, c’est l’université d’Abomey-Calavi, à travers la FSA et l’Institut de Formation et de Recherche en Informatique (IFRI) qui s’unissent pour la concrétisation de cette initiative.
Adjéi KPONON