Du 2 au 7 décembre 2024, Asunción, capitale de la République du Paraguay, accueille la 19e session du Comité Intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (19.COM). Ce grand rendez-vous international organisé sous l’égide de l’UNESCO rassemble les 24 membres du comité, des experts en patrimoine culturel immatériel et des délégations venues de divers horizons. Parmi eux, le Bénin, riche de son patrimoine culturel, fait entendre sa voix dans cet espace stratégique.
Les travaux de la 19.COM s’articulent autour de 20 points inscrits à l’ordre du jour, englobant des thématiques cruciales pour la sauvegarde et la promotion des patrimoines culturels immatériels. Après une ouverture présidée par le président paraguayen, le ministre de la Culture du Paraguay et Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, les échanges ont débuté avec des rapports d’activités, des discussions stratégiques et l’examen des candidatures pour inscription sur les différentes listes de la Convention de 2003.
Cette année, 66 éléments culturels sont soumis à examen, parmi lesquels 58 candidatures pour la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité et deux pour la liste nécessitant une sauvegarde urgente. Ces inscriptions illustrent l’engagement mondial en faveur de la diversité culturelle et de la transmission des savoirs traditionnels.
Officiellement représenté par Paul Akogni, Directeur du Patrimoine Culturel, et Marcel Zounon, expert en patrimoine et consultant accrédité auprès du comité, le Bénin se démarque par son dynamisme. En marge des discussions, ses représentants se mobilisent pour faire connaître la richesse et la diversité des éléments culturels immatériels béninois. Avec des expressions artistiques variées, des rituels emblématiques et des savoir-faire traditionnels uniques, le Bénin dispose d’un patrimoine immatériel digne d’intérêt sur la scène internationale.
Bien que le Bénin ne présente pas de candidature pour cette session, ses acteurs culturels s’activent en vue de futures inscriptions. Le pays s’inspire des démarches réussies, telles que celles de la Côte d’Ivoire avec l’inscription du “Atchèkè” ou de la Chine avec le “Printemps de Chine”, pour consolider ses efforts et valoriser son propre patrimoine immatériel. Le soutien actif du gouvernement béninois et des partenaires culturels est une garantie d’avenir prometteur.
Des perspectives pour le Bénin
La participation du Bénin à cette session de la 19.COM souligne son engagement en faveur de la sauvegarde du patrimoine immatériel. Des éléments tels que les danses traditionnelles, les rituels vodoun ou les savoir-faire artisanaux pourraient à l’avenir enrichir la liste représentative de l’UNESCO. Ces reconnaissances internationales ne se limitent pas à une mise en lumière culturelle : elles renforcent également le tourisme, l’économie locale et la fierté nationale.
Pour Marcel Zounon, cette tribune est une occasion d’échanger avec d’autres experts et d’explorer des opportunités de collaboration. En tant que fondateur de l’ONG accréditée auprès du comité, il plaide pour une meilleure documentation et un accompagnement structuré des communautés locales dans le processus d’inscription.
Au-delà de la valorisation culturelle, le Bénin peut s’appuyer sur les atouts de son patrimoine immatériel pour relever les défis du développement durable. En intégrant les savoir-faire traditionnels et les pratiques culturelles dans les politiques de développement, le pays renforce la résilience de ses communautés face aux changements sociaux et économiques.
La participation du Bénin à la 19.COM marque ainsi une étape cruciale dans sa quête de reconnaissance et de protection de son patrimoine culturel immatériel. En s’inscrivant dans cette dynamique internationale, le pays affirme sa volonté de préserver ses richesses culturelles pour les générations futures tout en les plaçant au cœur de son rayonnement mondial.
Edouard KATCHIKPE