Quel drôle d’histoire ! Le Général fantoche du Mali, le tout puissant Sanogo est privé de liberté, lui qui en concédait de façon disparate selon son humeur du jour. Qui a osé lui faire ça ? Qui a osé défier le chef en uniforme dont l’ascension à la hiérarchie militaire n’est rien de ‘’mérité’’ ? C’est juste que les jeunes lui aient tapé dans le dos comme le disent nos frères ivoiriens. L’arroseur a été arrosé. L’ancien putschiste du quartier général, Kati, son bastion, a gravi des échelons contre nature. De son statut de capitaine, trois barrettes, il supplante même les plus méritants de l’armée malienne, en s’octroyant de force les deux ou trois étoiles de Général. Sanogo, le jeune rebelle de l’armée démesurément ambitieux, s’est adjugé une reconnaissance internationale pour avoir tristement boudé dehors le vieux ATT, président déchu. Le fallacieux modèle qu’il incarnait pour les jeunes recrus allait s’imposer à tous, même aux vétérans Généraux, ses aînés, de l’armée malienne. Trop fier de lui-même, douillet dans son fauteuil de Général en culotte, il refusa de répondre à la convocation du juge en charge de son crasseux dossier, un dossier d’une senteur nauséabonde au goût macabre. Il aurait commis gaillard avec ses hommes de mauvaise réputation des exactions en mars 2012 lors de son vilain putsch. Plusieurs dizaines d’Hommes sont froidement abattus et massacrés sur l’autel de l’injustice. Le Sanogo national voulait tout confisquer, même le pouvoir d’Etat au prix de quelque sacrifice. Les crimes de sang font toujours les grands héros, dit-on. Le putschiste a voulu se faire son beurre, s’il ne l’a déjà fait, en créant l’inceste. Hélas, l’âme des torturés du coup de force a crié vengeance. Mercredi dernier, comme dans un film hollywoodien, le « toqué » a été interpellé par plusieurs dizaines d’hommes en uniforme à son domicile pour comparaître de force devant ce même juge dont il a terni l’image et la célébrité en le défiant violemment. Le Général rabroué est accusé d’exécutions sommaires des éléments fidèles au président ATT, les éléments du groupe des bérets rouges. Depuis lors, l’homme en culotte est pompeusement détenu pour mieux diriger la République malienne qu’il voulait de force, depuis son univers d’enfer. Dans un élan de solidarité, disons pari gagné pour Sanogo qui peut désormais mieux profiter de son grade de Général, même écroué dans une geôle, à Bamako. Avec le tout puissant Général, tout est possible. Devant lui, IBK, son bourreau, est petit. Le Général même en culotte et enfermé reste un Général. Qui dit mieux !
Serge-David ZOUEME