Le ‘‘Groupe Réponse’’ : Pour redynamiser le secteur de l’agroalimentaire

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Créé depuis 8 années, le ‘‘Groupe Réponse’’ est une entreprise privée, qui met son expertise au service de la transformation agroalimentaire et de la formation des entrepreneurs, spécialistes du domaine. Découverte !

Pour lui, le feu ministre Kouaro Yves Chabi a quitté les quatre mures de son cabinet du ministère pour aller à sa découverte. Un mois environ avant sa disparition, il l’a découvert et a pris l’initiative d’aller toucher du doigt les merveilles professionnelles qui s’y font. Il a vu et a promis mener des démarches pour un partenariat bénéfique pour les apprenants des lycées béninois. Hélas ! Il s’agit du ‘‘Groupe Réponse’’.
Nous sommes dans la ville d’Abomey-Calavi, sur le tronçon Arconville-Akassato. Dans l’une des ruelles situées à environ 200 mètres du carrefour Arconville, est logé le bâtiment peint en vert et blanc, couleurs privilégiées par les responsables de ce groupe. Sur les traces du feu ministre Chabi, Educ’Action décide de faire une incursion dans ce centre, le mardi 04 mars 2025, pour voir ce qui s’y fait. Ici, c’est une entreprise privée de formation en transformation agroalimentaire et d’accompagnement au service des entreprises et des futurs entrepreneurs. Dirigé de main de maître par une femme aux potentiels physiques et professionnels forts, ce centre existe depuis seulement 8 années déjà. Par contre, au-delà de son existence physique, il est le rêve que Grâce Anago a porté depuis des décennies et qui a enfin pris corps contre vent et marrées, pour une mission qui lui tient à cœur.

Grâce Anago, directrice de ‘‘Groupe Réponse’’

D’un rêve à une réalité

Tout a commencé alors qu’elle était encore étudiante. Grâce Anago a eu la chance de faire une formation spécialisée en technologie de transformation alimentaire et en contrôle de qualité. C’est donc depuis les bancs de l’université qu’elle nourrit ce rêve de dynamiser le secteur de la transformation agroalimentaire. « Quand j’étais en année de Licence, je me disais qu’au regard de la grande quantité de produits agricoles disponibles au Bénin, ce qui serait intéressant pour moi, c’est de faire une entreprise dans le domaine plus tard », se rappelle-t-elle. Mais ce rêve ira au-delà de la création d’une simple entreprise de transformation agricole, lorsqu’elle fera ses recherches dans le cadre de sa soutenance de mémoire, une fois en année de Master. « En Master, j’ai décidé de faire mon mémoire sur les normes, la qualité et les technologies alimentaires dans le domaine agroalimentaire au Bénin. Avec mes enquêtes, j’ai vu qu’il y a terriblement d’entreprises au Bénin, mais de petites entreprises qui peinent à se développer parce que les créateurs n’ayant pas de formation de base dans le domaine agroalimentaire », a-t-elle remarqué. C’est alors qu’en dehors de son ambition d’avoir une entreprise de transformation, est née une autre vocation : « je me suis dit qu’au lieu de venir créer encore une autre entreprise de transformation, il serait mieux d’aller d’abord soutenir avec mes connaissances et mes compétences, les entreprises qui sont déjà disponibles ». C’est ainsi que sont nées les missions principales du ‘‘Groupe Réponse’’. Diplômée et manager qualité spécialiste des industries alimentaires et cosmétiques, la tête pensante du ‘‘Groupe Réponse’’, Grâce Anago, ne s’est pas vite lancée dans la réalisation de ce rêve qu’elle venait de se définir plutôt. Pendant plus d’une quinzaine d’années, elle a mis ses compétences au service de nombreuses structures aussi bien au Bénin qu’au Cameroun en passant par la Centrafrique, en tant que conseillère technique d’entreprise. Mais la réalité va la rattraper plus tôt qu’elle ne pouvait se l’imaginer. Car, les expériences faites avec les différents partenaires et structures de ce domaine, ne l’ont aucunement agréée. « Pour avoir travaillé pendant de nombreuses années avec ces partenaires, j’ai découvert plusieurs filières, la filière mangue, la filière cajou, la filière ananas, la filière maïs. Mais j’avais un mal avec mes postes. Le mal est qu’au lieu de pallier les véritables problèmes des entreprises, les PTF ont souvent un canevas. Ils ont une ligne directrice et par conséquent, ont les mains liées », explique-t-elle. En parlant ainsi, elle fait allusion au fait qu’ayant les mains liées, ces partenaires ne puissent rien décider par eux-mêmes. Les problèmes sont cependant là, mais aucune décision pour les régler. La création de cette entreprise résonne alors comme la solution pour aider les entreprises du domaine agroalimentaire.

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… d’autres travaillant le maïs et le mil…

Des axes d’interventions et conditions d’accès

Détentrice de l’un des meilleurs diplômes du domaine, Grâce Anago a le sentiment de n’être pas véritablement à sa place en tant que conseillère technique. Au regard de la gestion qui est faite de ce domaine qu’elle maîtrise le mieux et de l’échec des jeunes entrepreneurs agroalimentaires, dû à leur manque de compétence basique, la directrice a reconsidéré sa vision première. « J’ai jugé enfin que c’est le moment pour moi d’implémenter ma propre vision. Parce que je pensais pouvoir épouser la vision des autres et réussir, mais non, ça n’allait pas », a-t-elle réalisé. L’implémentation de sa propre entreprise implique la prise de décisions sérieuses et osées. L’une d’elles est la démission des différents postes qu’elle occupait précédemment. « C’était très difficile parce que je venais de signer un contrat à durée indéterminée. Il y avait la famille, les patrons qui ne comprenaient pas pourquoi je voulais partir. Il y a eu une petite guéguerre de quelques mois environ que mon ancienne entreprise m’a faite, ensuite c’est la famille. Mais finalement, j’ai tenu bon, je suis partie et j’ai créé le ‘‘Groupe Réponse’’. Et depuis 8 ans, nous faisons notre petit bonhomme de chemin », se réjouit-elle.
Pendant toutes ces années, le ‘‘Groupe Réponse’’ développe en son sein, plusieurs axes d’interventions. Le tout premier axe est la formation des entrepreneurs, des porteurs d’idées et la suscitation de l’esprit d’entreprise dans le rang des jeunes. Ceci, aux technologies de transformation alimentaire. Autrement, ce groupe met à la disposition de toute personne désireuse, les compétences nécessaires pour transformer les aliments en des produits divers et consommables sous plusieurs aspects. Le second axe est bien entendu, l’accompagnement des entrepreneurs agroalimentaires n’ayant pas la chance d’avoir un diplôme dans ledit domaine. « Cet axe leur permet de passer à l’échelle supérieur, de gagner non seulement en confiance, mais aussi en compétence et en certification », confie la directrice. Elle explique par ailleurs que pour avoir accès à ces différentes formations, l’apprenant doit avoir tout au moins le niveau 4e pour suivre une formation de 3 ans ou le niveau 1re pour une durée de formation de 2 ans. Il faut rappeler que toutes les formations de ce centre, tournent autour de l’agroalimentaire et de la cosmétique. Ainsi, les formations citées plus haut sont destinées à faire des apprenants, des experts dans les domaines de la transformation alimentaire, d’une part. A côté de la transformation, il y a l’axe relatif à la consommation alimentaire. D’ailleurs, lors de notre descente, les apprenants de ce centre sont en pleine pratique, qui pour transformer la patate douce en d’autres dérivés, qui pour la transformation du maïs, du soja et autres. Lesquels produits sont mis en vente pour une alimentation saine et équilibrée de toute la population. D’autre part, les apprenants sont formés dans le domaine de la Chimie et cosmétologie. « Dans cette formation, nous permettons aux jeunes d’acquérir tout ce qui concerne la transformation des produits locaux, en pommade, crème, savon,… Bref, tout ce qui est produit cosmétique et capillaire », a informé la directrice. Si ces formations citées haut sont classées dans le circuit long et sont sanctionnées par le diplôme du Certificat de Qualification au Métier (CQM), le centre propose également des formations dans le circuit court avec des durées de deux semaines au minimum à trois mois au maximum. La dernière formation donnée par ce centre est celle de Conseiller technique d’entreprise avec le niveau minimum Bac pour trois années de formation.

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… à mettre à la disposition de la population

‘‘Réponse’’ pour des solutions d’entreprises fiables

Le nom ‘‘Réponse’’ donné à cette entreprise n’est pas anodin. Pour Grâce Anago qui en est la promotrice, ce nom a tout son sens au regard des missions qui lui sont assignées. La directrice s’explique : « Pour avoir fait tout ce parcours dans les entreprises au Bénin et ailleurs, j’ai réalisé que chaque année, des milliards viennent au Bénin sous forme d’aide au développement, aux entrepreneurs. Mais comment mettre des milliards pour finalement ne pas avoir de solutions ? », s’étonne la directrice Anago. A l’en croire, elle se serait attendue à ce que des miracles soient opérés dans ce domaine pour plus d’essor. Mais la réalité la laissera désolée. Pour elle, cela signifie donc que la réponse n’est pas si spécifique, n’est pas si adaptée. « Et donc, je me suis dit que je vais mettre en place la réponse la plus spécifique et la plus parfaite au profit de l’agroalimentaire au Bénin. D’où le nom ‘‘Réponse’’. Pour apporter des solutions d’entreprise. Nous pensons que l’entrepreneuriat est la meilleure voie pour développer l’Afrique. Parce que nous avons de la ressource, des matières premières, et même de la main-d’œuvre. Ce qu’il reste, c’est quelqu’un pour transformer cette ressource », a-t-elle fait comprendre. Cette réponse qu’elle propose a d’ailleurs attiré l’attention du feu ministre Kouaro Yves Chabi qui est allé la découvrir pour ensuite développer ce modèle dans les lycées. « Avec le feu ministre, nous discutions de deux choses essentiellement. La première chose est la manière de développer notre modèle et le reproduire dans tous les lycées et les collèges techniques en intégrant la notion entrepreneuriale, la notion de développement, la notion de création de richesses et d’emplois dans les cursus des lycées et collèges dans un premier temps. Dans un second temps, c’est la manière de mettre en place une connexion pour que le ‘‘Groupe Réponse’’ puisse recevoir les étudiants de nos lycées qui sont en fin de formation afin qu’en trois mois, ils fassent un stage pratique. La deuxième chose, c’est de permettre à l’entreprise créée par nos bénéficiaires de devenir fournisseur des cantines scolaires », a dit la directrice, informant ainsi sur le contenu de son échange avec le feu ministre.
Si le ‘‘Groupe Réponse’’ est aujourd’hui connu par la plupart des entreprises de transformation agroalimentaire, le chemin a été long et parsemé d’embuches. La parution prochaine va mettre l’accent sur les difficultés de cette entreprise ainsi que ses ambitions futures.

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Estelle DJIGRI

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