L’éducation équilibrée

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Une éducation équilibrée : on y réfléchit, on en parle déjà, pas vrai ? Aujourd’hui, sur quoi faut-il insister pour la donner à nos enfants, ce type d’éducation ? Car la difficulté est d’aller du diagnostic à l’identification de la solution et de là, à la mise en œuvre. Il faut non seulement un mécanisme de réalisation mais aussi, la prise en compte d’une situation qui semble venir alourdir les problèmes déjà là.
Soyons francs, il s’agit d’opérer des réformes dans un contexte où les besoins immédiats et récurrents de l’école deviennent exponentiels et ont pour noms : infrastructures, enseignants de qualité, filières porteuses, curricula inadaptés. C’est donc difficile d’introduire de nouvelles initiatives même utiles. Pourtant, on s’aperçoit de la nécessité d’agir pour nos chers enfants qui, soit ne sont pas sur le bon chemin, soit doivent y être maintenus durablement.
Comprenons bien ! L’éducation est un ensemble qui englobe tout l’être humain et se donne dans deux (02) milieux fondamentaux : si la famille transmet à la maison la morale, les bonnes attitudes et habitudes, les enseignants donnent l’instruction à l’école. Or l’éducation actuelle, qui est d’abord l’apanage de la famille, s’est en grande partie transférée à l’école du fait de contingences diverses. L’école n’est plus donc seulement le lieu de l’enseignement ou de l’instruction. Elle devient le temple principal de l’éducation.
Prenons l’enfant béninois qui habite, même en zone urbaine, à des kilomètres de son école. Levé à 5 heures, il est déjà à l’école avant 7 heures pour revenir à 20 heures, sans compter les TD (Travaux Dirigés) des samedis ! Il lui faut un peu plus de repères pour se comprendre, apprendre à s’autonomiser. Mais alors, quel plus ont bien pu ajouter nos écoles à l’éducation depuis des décennies ? En réalité rien ! Les gouvernants ont paré au plus pressé en termes d’intrants pour maintenir les élèves dans un enseignement équitable de qualité. La question essentielle est alors là, pressante, lancinante, désespérée : comment proposer une éducation plus complète, plus équilibrée pour ces jeunes qui restent plus longtemps à l’école qu’à la maison ? Que doit-on ajouter aux curricula déjà complexes, inutilement touffus et en majorité quasi inadaptés aux besoins de nos enfants ? Avec « qui » ou avec « quoi » devra-t-on s’apercevoir qu’une large partie, sinon la partie majeure de l’élévation du caractère, à savoir l’acquisition du savoir-vivre et du savoir-être fait défaut !
S’agissant du « qui », chaque établissement secondaire devrait se doter d’un soutien psychologique qui est le conseiller d’orientation. Nous avions formé énormément de psychologues qui sont aptes à jouer ce rôle. Sa tâche sera d’accompagner les élèves dans leur projet de vie et d’être à l’écoute de ces enfants. Beaucoup ont besoin de se confier sur les troubles, les pressions, les violences voire les viols qu’ils subissent dans une impuissance complète qui les détruit et les dévie. Prenons un exemple : un petit garçon joyeux et intelligent de 10 ans est confronté, chez lui, à un père violent qui a chassé sa mère. Pire, ce père le renvoie à une situation et à une confession que ses petites épaules ne peuvent supporter, si ce n’est par un trouble du comportement affectant ses performances scolaires. En effet, il a surpris son géniteur qui abusait de la petite fille de la maison ; Plus grave encore, la fille de la maison, bien plus âgée que lui, ne sachant vers qui se tourner, l’a pris comme confident ! Imaginez le désarroi et l’incompréhension totale de l’enfant qui vient de découvrir un univers de brutalité, de déviance !
Un professeur a pris la peine de l’interroger. Puis, absorbé par ses tâches, il l’a oublié. Il a fallu que sa maman le récupère pour une semaine pendant les fêtes pour l’amener à cracher une situation qui le traumatisait. Imaginez ce que deviendra ce brillant enfant dont les repères ont été perdus.
Dans le milieu de la Maternelle et du Primaire, il s’agira de créer un pool itinérant de ces psychologues auxquels devront s’ajouter des sociologues et assistantes sociales (Les centres du Ministère en charge des Affaires Sociales peuvent aider) pour soutenir ces enfants. Il ne s’agit pas de se limiter à la résolution des problèmes, mais de faire de la prévention en faisant attention aux spécificités du milieu. Ainsi, par exemple, dans les communes du nord où l’apparition des règles devient un drame pour les jeunes filles, il s’agira de les accompagner avec efficacité et de leur offrir des cadres et des moyens adéquats de continuer l’école.
La réponse au « quoi » suppose la mise en place de documents définissant une politique adaptée. Il s’agira d’identifier des éléments pour la formation du caractère de l’enfant dans une logique qui tient compte de nos valeurs et de notre milieu. Plusieurs enseignants interviendront pour exploiter ces livres. Mais une chose devient évidente sinon certaine : il s’agit de la revalorisation morale et intellectuelle d’un parent d’élève essentiel à savoir l’enseignant ; ce grand éducateur !

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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