Liste des nouveaux livres inscrits au programme au secondaire : L’arbre fétiche, Une vie de boy, L’esclave et bien d’autres auront fait leur temps !

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Les classes se sont ouvertes cette année avec beaucoup de changements dans le panorama des ouvrages au programme au niveau des différentes classes et cycle d’études. C’est un profond ‘’bouleversement’’ de l’ordre établi depuis plusieurs décennies, et devenu presque immuable du fait justement de cette longévité des œuvres inscrites au programme. Les choses avaient déjà commencé depuis l’année écoulée, mais se sont accentuées cette année, pour offrir un visage rénové des livres à étudier dans les salles de cours sur toute l’étendue du territoire national.

Déjà en classe de 6è:
Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin de Raouf MAMA, fait son apparition, en lieu et place de Le dilemme de Tidjani Serpos. Il y a dans ce nouveau recueil, une vingtaine de textes de natures variées répartis en quatre grandes catégories. C’est d’ailleurs le seul et unique nouveau livre qui va au contact des nouveaux collégiens. Des anciens comme Le médecin malgré lui de Molière et le recueil de textes Le scribe et le griot 01 sont restés en place, inamovibles apparemment.

En classe de 5è :
Petit Jo, enfant des rues d’Evelyne MPOUDI NGOLLE a été introduit pour remplacer L’arbre fétiche du baobab incontesté Jean PLIYA. Ce roman nous parle de la vie du petit Jo à l’épreuve des difficultés existentielles. L’enfant abandonné très tôt arrive tout de même à grandir en affrontant peines et douleurs pour se réaliser.
Des anciens livres comme Le pagne noir de Bernard DADIE et Le malade imaginaire de Molière sont restés au programme.

En classe de 4è :
Le nouveau livre choisi est intitulé L’enfant et la rivière. C’est un roman d’Henri BOSCO, qui vient allonger la liste des ouvrages au niveau de cette promotion. Il s’agit de roman d’aventure qui parle de la vie d’un jeune enfant nommé Pascalet, et de ses aventures sur une rivière.
Les anciens ouvrages maintenus sont : La secrétaire particulière de Jean PLIYA et L’enfant noir de Camara LAYE. Le scribe et le griot 2 vient fermer la liste.

Quand on est inscrit en 3è cette année, on peut être tranquille. Il n’y a pas eu de changement côté ouvrages au programme. Sous l’orage de Seidou BADIAN et Le cid de Pierre CORNEILLE gardent leur place, un peu comme pour dire que l’actualité sociale est toujours au conflit entre génération et que le sens du devoir reste encore à bâtir chez les enfants. Normal, quand aujourd’hui, on peut constater le déficit de civisme et de moral dans la construction du citoyen de demain. Mais ce sont ici, des hypothèses jetées pour essayer de comprendre ces maintiens.

C’est au second cycle qu’il y a eu beaucoup plus de nouveautés.

Au niveau de la seconde par exemple,
Le gong a bégayé, une pièce de théâtre de l’inspecteur de l’enseignement secondaire Apollinaire AGBAZAHOU et Le rêve étranglé, (nouvelles et récits) d’Eustache PRUDENCIO, ont respectivement remplacé les romans Une vie de boy de Ferdinand OYONO et L’esclave de Félix COUHORO. Et le travail de rénovation ne s’est pas arrêté là. Les fables de LA FONTAINE et quelques extraits de textes de MONTAIGNE viennent prendre la place de Zadig de VOLTAIRE. Contes, contés à conter qui est une anthologie de Lylian KESTELOOT a été ajouté à la liste en guise d’ouvrage-guide.
Pour la promotion des premières :
Si la cour du mouton est sale, ce n’est pas au porc de le dire (roman) du grand contemporain Florent COUAO-ZOTTI, détrône Un piège sans fin du patriarche Olympe BHËLY-QUENUM.
A côté de cette secousse qui a mis du temps pour avoir lieu (les réticences et oppositions étaient encore farouches jusqu’à la fin de l’année académique écoulée), il y a des ouvrages maintenus. Je veux citer Candide de Voltaire et La marmite de koka Mbala de Guy MENGA.

En terminale :
Le très controversé Verre cassé (roman) du congolais Alain MABANCKOU vient remplacer le très riche ouvrage socio-historique et profondément littéraire, Les bouts de bois de Dieu de l’ancien docker Ousmane SEMBENE.
Les anciens ouvrages maintenus sont : Les tresseurs de corde de Jean PLIYA, Le lion et la perle du premier Africain prix Nobel de littérature, le nigérian auteur du fameux Le tigre ne proclame pas sa tigritude, Wolé SHOYINKA.

En gros, ce sont là, les aménagements faits au niveau des ouvrages au programme dans les lycées et collèges du Bénin depuis l’année dernière.

Remarquons déjà que beaucoup de recueils de nouvelles et de contes ont fait leur apparition au premier cycle. Certes, il y en avait bien avec les anciens ouvrages mais leur nombre est quelque peu renforcé. Par contre, on n’a pratiquement que des romans au second cycle. C’est vrai que la poésie a eu un peu de place, en seconde notamment avec les textes de La FONTAINE et en terminale avec Victor HUGO. Cela reste insuffisant quand on sait que la poésie est la mère des genres, le genre des genres, comme se plaisent à le répéter ceux qui en sont férus.

Ce qui est à saluer et à relayer, c’est surtout la petite place de plus faite aux écrivains nationaux. Je ne dirai pas qu’il n’y a jamais eu d’écrivains béninois mais leur promotion à travers les classes reste encore à une étape en défaveur pour la nouvelle génération. De ce fait, plusieurs écrivains de la jeune génération sont méconnus, ou carrément inconnus de leur propre entourage alors même qu’ils sont célébrés ailleurs sous d’autres cieux où les choses sont un peu plus à l’endroit.

Une dernière lecture, c’est que ces différentes modifications et introductions ont créé une rupture longtemps attendue dans ce qui servait d’ouvrages au programme mais dont le contenu reste en total déphasage avec les nouvelles réalités. Des ouvrages, sont encore au programme, qui encraient toujours les notions anciennes, voire caduques dans l’éducation et la formation des enfants. C’est le cas par exemple d’Une vie de boy qui évoque un fait datant d’un demi-siècle : la colonisation et ses conséquences. Cet état de chose vient justifier ces changements intervenus et impose d’ailleurs une périodicité de cette action afin de coller les enseignements aux réalités nouvelles de la société qui évolue. Nous ne sommes plus à l’ère de lettres postales ou du téléphone filaire, mais de l’internet, des sms et de la téléphonie mobile. Et très peu d’ouvrage, au programme depuis les indépendances, abordent le monde et les apprenants en tenant compte de ces nouvelles donnes.

 

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