«Je me suis entretenu avec 400 femmes. Toutes ont déclaré avoir subi au moins un type de violence obstétricale : comportements dégradants ou infantilisants, propos accusateurs, menaces, blâmes, coups de fessées, violences physiques, verbales, discrimination, viol et même de la détention dans les centres pour non-paiement des frais d’hospitalisation. Les violences obstétricales sont le quotidien des femmes lors du suivi de leur grossesse, durant l’accouchement et même après l’accouchement. Cela n’est pas forcement dû aux professionnels de santé, mais c’est aussi dû au système de santé. » C’est la situation peinte par Venance Ahouansou, docteur en médecine, en provenance de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), qui lui a valu de décrocher la première place de la finale nationale du concours ‘‘Ma Thèse en 180 secondes’’ au Bénin. Le dernier acte de la 8e édition de ce concours de vulgarisation scientifique s’est déroulé, le jeudi 27 juin 2024, au sein du bureau national de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi.
Cette compétition, a souligné Fawaz Taïrou, le directeur national de l’AUF au Bénin, est une occasion unique de célébrer l’excellence scientifique et la capacité des jeunes chercheurs à partager leurs travaux de manière accessible et captivante. « L’objectif est de rendre la science accessible à tous, de stimuler l’intérêt du grand public pour les travaux de recherche et d’encourager les jeunes chercheurs, doctorantes et doctorants, à développer leurs compétences en communication », a fait savoir le directeur national en procédant à l’ouverture de l’évènement.
Au total, ils étaient dix candidats venus de l’UAC, de l’Université de Parakou et de l’Université Nationale d’Agriculture, à avoir planché devant le jury composé du professeur Ferdinand Kpohoué, docteur Judith Ahounou et Mahuton Géoffroy Djessou. Ces derniers ont apporté leur appréciation sur la qualité de la prestation de chacun des candidats.
Au terme des délibérations, le 3e prix est revenu à Kafayath Fabiyi de l’UAC. Sur la deuxième marche du podium se trouve Igor Akodedjrohoun, venu de l’UAC. La première place est revenue à Venance Ahouansou. Face aux violences obstétricales, il a fait plusieurs proposions : la formation des professionnels de santé sur la communication non violente et sur le respect de la dignité et de la volonté des femmes, la sensibilisation des femmes et de la population sur leurs droits et sur l’importance des consultations prénatales, la rédaction efficiente d’un projet de naissance pour chaque grossesse afin de permettre une communication franche entre les professionnels de santé, les femmes et les couples pour mieux accompagner la grossesse. Le prix du public, quant à lui, a été remis à Elodie Gbotché.
En plus des prix, chacun des lauréats est reparti avec une enveloppe financière. Après cette phase finale nationale, suivra une phase intermédiaire qui va permettre de désigner les participants à la phase finale internationale. Cette dernière aura lieu au palais de la culture d’Abidjan dans le mois de novembre 2024.
Adjéi KPONON