Deux semaines déjà que l’entrée de Zogbadjè, côté nord de l’Université d’Abomey-Calavi, a été rouverte suite aux plaintes multiples des étudiants. Seulement, malgré cette réouverture, bon nombre d’étudiants continuent d’emprunter les entrées informelles pour accéder à l’intérieur du campus. Reportage !
«Le fait de contourner mon quartier pour aller jusqu’à l’entrée principale avant d’accéder au campus me prend environ 30 minutes de marche. Si je décide de prendre un taxi-moto, il me faut débourser alors 400 Francs CFA en aller-retour par jour. Ce que je ne peux pas me permettre parce que c’est la somme équivalente de photocopies de cours hebdomadaire », déclare Bachirou Bassao, étudiant en deuxième année de Linguistique qui vient d’escalader le côté Est de la clôture de l’Université d’Abomey-Calavi pour atterrir dans l’enceinte du haut lieu du savoir. Comme cet étudiant, une cinquantaine d’autres, étudiants comme étudiantes, ont aussi pris par cette entrée informelle dans la matinée du jeudi 2 février 2017 pour rejoindre les amphithéâtres de l’université. « C’est la routine pour les étudiants qui résident dans le quartier Zogbadjè de prendre par ce passage inapproprié pour accéder au campus depuis la fermeture de l’entrée de ce côté-là », renseigne Halikou Adamou, étudiant en deuxième année de Lettres Modernes. Pour lui, ce n’est pas concevable que l’étudiant qui réside à Zogbadjè fasse une si longue distance de contournement avant de rejoindre l’université. Il est soutenu dans son point de vue par les propos de son camarade de la Linguistique II qui ajoute, quant à lui, que la limitation des entrées d’accès au campus est un mal pour les étudiants qui sont obligés de se trouver des entrées informelles pour accéder au campus.
De la réouverture…
Depuis le 30 janvier 2017, le portail de Zogbadjè qui donne accès au campus a été rouvert par l’équipe rectorale, mais plusieurs étudiants ne sont pas encore prêts à renouer avec ce passage. « Nous sommes déjà habitués à prendre par ici. C’est l’habitude qui fait que bien que le portail de Zogbadjè soit rouvert, nous continuons par prendre par ce raccourci », déclare Halikou Adamou qui reconnait tout de même que la réouverture de ce portail est une bonne chose. Avec la réouverture du portail de Zogbadjè, il faut cinq minutes de marche pour que Bachirou Bassao accède au campus. Mais pour l’heure, l’étudiant préfère emprunter encore pendant quelques jours son entrée informelle malgré sa volonté de changer. « Quand on grandit, il faut éviter de faire certaines choses qui ternissent notre image », confesse-t-il visiblement pas fier de l’acte qu’il vient de poser, il y a environ quinze minutes en escaladant la clôture du campus. Interrogé sur sa moto devant le portail de Zogbadjè, l’étudiant Arcadius Ganhoutodé se dit fier aujourd’hui de l’ouverture de ce passage. « Je suis encore en location à Zogbadjè et ne pouvant pas contourner le grand portail du rectorat pour avoir accès au campus, j’étais obligé de faire les murs pour accéder à l’intérieur du campus. Mais avec nos cris et nos demandes, le portail de Zogbadjè a été rouvert. Je suis content de voir la réouverture du portail de Zogbadjè du campus », confie-t-il. Pour l’heure, on se demande à quand le changement des mœurs dans le rang des étudiants et étudiantes friands de cette pratique d’escalade des murs de l’Université d’Abomey-Calavi.
Edouard KATCHIKPE