Le système éducatif malien peine toujours à se relever à cause des grèves perlées qui l’handicapent depuis bien des mois. Gouvernement et syndicalistes, chacun tire le drap de son côté. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le déroulement des examens de fin d’année.
Face au refus du gouvernement malien de satisfaire aux revendications des enseignants membres de la Synergie des syndicats, impliquant l’application sans délai de l’article 39, ces derniers n’entendent pas baisser les bras. D’où l’invite au boycott des examens de fin d’année. Mais déjà, le ministère de l’éducation définit son plan B, ses stratégies nécessaires pour sauver les meubles.
Entre autre stratégies, les Directeurs d’Académie d’Enseignement (DAE) sont instruits, à travers une lettre à eux adressée le 30 juillet 2021, aux fins de recenser les enseignants du public et du privé ainsi que les enseignants retraités, au besoin, en vue de leur utilisation dans les différentes étapes des examens ; d’appuyer les Centres d’Animation Pédagogique qui le souhaitent dans l’organisation de l’examen du DEF ; de mobiliser les Comités de gestion scolaire, les Associations des parents d’élèves et les Associations des jeunes des localités éloignées.
Pour les enseignants membres de la synergie, cette stratégie viole la loi 99-046 AN RM du 28 décembre 1999, portant loi d’orientation sur l’éducation qui stipule qu’il n’y a pas d’examens scolaires sans les enseignants de formation en République du Mali. Ils menacent par conséquent d’attaquer l’État en justice pour l’annulation pure et simple des examens qui se dérouleront sans la participation effective des enseignants de formation.
Estelle DJIGRI
