Le patrimoine culturel immatériel africain trouve un écho retentissant sur la scène internationale à travers la voix de Marcel Zounon. Sur invitation de l’Association nationale Cultures du monde, le directeur honoraire de l’Ensemble Artistique National (EAN) va sillonner l’Europe, du 14 mars au 4 avril 2025, pour participer à plusieurs rencontres internationales majeures. L’objectif est de renforcer la place de l’Afrique dans la sauvegarde et la valorisation de son patrimoine immatériel.
Marcel Zounon ne se rend pas en Europe en simple observateur, il y représente le Bénin et l’Afrique toute entière en tant que président de l’ONG Towara, la seule organisation béninoise accréditée par l’UNESCO pour défendre et promouvoir le patrimoine culturel immatériel. Aussi, en tant que membre du conseil exécutif du Conseil International des Organisations de Festivals de Folklore et d’Arts Traditionnels (CIOFF), porte-t-il les préoccupations des pays africains auprès de cette institution en partenariat officiel avec l’UNESCO. Du 22 au 28 mars, Marcel Zounon sera à Ljubljana, en Slovénie, pour la réunion du conseil exécutif du CIOFF. C’est une occasion de renforcer la place de l’Afrique au sein des instances de décision. Dans cette optique, il va mettre à profit sa tournée pour discuter de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui fête cette année, ses 20 ans. L’ambition est d’inscrire un programme commun pouvant bénéficier du Fonds International de Développement de la Diversité des Expressions Culturelles.
« Il ne s’agit pas simplement de représenter l’Afrique, mais de faire entendre nos voix, de défendre nos pratiques culturelles et d’assurer que nos traditions ne disparaissent pas sous le poids de la mondialisation », a affirmé Marcel Zounon.
Durant son périple européen, plusieurs axes de réflexion et d’action sont au programme. Il s’agit de travailler sur des projets liés au patrimoine culturel immatériel, dans la continuité de la session intergouvernementale de l’UNESCO, tenue en décembre 2024 à Asunción, au Paraguay. « Nous devons être une force de proposition et contribuer activement à la mise en œuvre de projets concrets qui bénéficieront à nos communautés », explique-t-il.
Ensuite, l’expert en patrimoine UNESCO au Bénin va aborder la participation des artistes d’outre-mer, notamment ceux de Guyane, à la prochaine édition du Festival des Rituels et des Danses Masquées (FERIDAMA) prévue en décembre 2025. Il évoque l’importance de ces échanges interculturels en ces termes : « Les arts traditionnels sont un langage universel. Plus nous créons des passerelles entre les cultures, plus nous consolidons l’identité et la richesse de nos expressions. »
À travers cette tournée, l’expert béninois pose les jalons d’une Afrique qui défend son patrimoine et qui en fait un atout pour son développement.
Edouard KATCHIKPE
