La ville de Grand-Popo a accueilli, du 18 au 22 novembre 2024, les cadres du secteur de l’éducation des adultes de 08 pays de l’Afrique de l’Ouest. Ces derniers ont été formés sur le module 1 du ‘‘Curriculum GlobALE’’.
Sous l’initiative du Réseau Pamoja Education avec l’appui financier de DVV International, les acteurs de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes de huit pays de l’Afrique de l’Ouest ont pris part à un atelier de formation sur le ‘‘Curriculum GlobALE’’. Mis en place par l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL) ; DVV International et le Conseil International pour l’Education des Adultes (ICAE), le ‘‘Curriculum GlobALE’’ vise d’une part, à renforcer la professionnalisation de l’Apprentissage et l’Education des Adultes en fournissant un cadre de référence commun pour les programmes d’éducation des adultes et en proposant des normes de compétences pour les éducateurs d’adultes. D’autre part, soutenir les prestataires d’éducation et de formation des adultes dans la conception et la mise en œuvre de programmes de formation des formateurs ; et enfin favoriser l’échange de connaissances et la compréhension mutuelle entre les éducateurs d’adultes du monde entier. Structurés en 06 différents modules, les cadres conviés ont été outillés sur le module 1 de ce programme. Lequel module est axé sur la base de l’apprentissage et de l’éducation des adultes. « Dans le monde entier, nous avons constaté qu’il y a des documents de référence ou des compétences visées pour les enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur. Mais ceux qui gèrent la question de l’éducation des adultes, nous avons constaté qu’il y a un vide. C’est pourquoi le Curriculum GlobALE a été conçu, pour combler le gap et aider ces acteurs à être plus outillés afin de contribuer à une meilleure qualité de l’éducation des adultes dans le monde », a expliqué Carole Avandé Houndjo, la coordinatrice régionale du Réseau Pamoja pour justifier ladite formation. Les communications déroulées par l’experte sollicitée, la Dr Katarina Popovic et les différents travaux ont permis aux participants venus du Bénin, du Burkina-Faso, du Ghana, du Mali, de la Côte-d’Ivoire, du Niger, du Nigéria et du Togo, de parvenir à une même compréhension des concepts d’alphabétisation, d’éducation des adultes, d’éducation non formelle, formelle et informelle. Aussi ont-ils réfléchi sur les différents domaines de l’éducation des adultes ainsi que les acteurs qui y sont impliqués. Les stratégies à mettre en œuvre pour que l’éducation des adultes de même que la question du financement de l’éducation des adultes n’ont pas été occultées lors de cette formation. Les participants retournent dans leur pays respectif avec l’engagement de revoir la pratique de l’éducation des adultes en leur sein.
Vue partielle des participants lors des communications
Les impressions de quelques participants
Docteur Brice Kouassi, sous-directeur du suivi et évaluation à la direction de la coordination des programmes d’alphabétisation de la Côte d’Ivoire
«En Côte-d’Ivoire, généralement, les offres sont limitées à l’alphabétisation pour les adultes et pour les plus jeunes, à l’éducation non formelle. Mais nous apprenons qu’il y a une diversité d’offres et nous espérons en partant d’ici pouvoir repenser les offres d’éducation d’adultes. L’une des problématiques majeures est la question du financement de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes. Nous avons pu ici comprendre le mécanisme de financement et voir comment nous pouvons nous y prendre afin d’accroître le financement et toucher un plus grand nombre de personnes avec les programmes d’alphabétisation. De retour dans notre pays, nous allons réunir les acteurs visés par cette action afin qu’ils puissent avoir l’essence de ce qui a été donné ici. »
Evariste Magloire Yogo, enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo au Burkina-Faso
«Le Curriculum GlobALE développe un parcours de formation pour les adultes. La formatrice qui a beaucoup d’expériences, nous a développé, ce qu’il fallait comprendre par l’adulte, ses caractéristiques, en quoi consistait l’éducation des adultes, comment organiser le parcours de formation pour les adultes en tenant compte de leurs besoins, de leur disponibilité et de leur possibilité de réinvestir ce qu’ils apprennent dans leur pratique professionnelle. Déjà de retour au Burkina, nous allons partager ce que nous avons appris ici avec nos collègues et nos collaborateurs, qui sont eux-aussi des formateurs des formateurs, en matière de développement d’éducation des adultes. Mieux, nous allons faire en sorte de prendre en compte le contenu d’enseignement de cette formation dans les Licences et Masters que nous délivrons à nos professionnels adultes qui sont en formation à l’Université. »
Laré Kantchoa, enseignant-chercheur à l’Université de Kara, au Togo
«Le Curriculum GlobALE est un modèle expérimenté en Europe et qui a fait ses preuves. En Afrique, nous espérons que cela va aussi donner des fruits. Tout au long de la formation, il y a eu des échanges sur certains enjeux relatifs aux politiques des grandes institutions mondiales, et cela nous permet de mieux comprendre la manière dont nous pouvons ensemble travailler pour développer l’Afrique. Le fait que les gens soient venus de plusieurs pays est bien, parce qu’il y a eu des débats au cours desquels nous avons vu certaines différences de fonctionnement. Ça nous permet de voir ce que nous pouvons prendre les uns chez les autres. Et donc, c’est souhaitable qu’il y ait une plateforme qui va permettre des échanges, au-delà même de cette séance de travail. »
Dr Tatiana Kohounkpa, chef-service de promotion des langues nationales à la DAPLN-Bénin
«Ce que je suis venue recevoir est énorme. La communicatrice nous a fait l’historique de l’éducation des adultes et nous a parlé de l’intervention des partenaires techniques et financiers. Je n’avais pas compris la différence entre le non-formel et l’informel. Mais cette formation m’a permis de faire la clarification entre les deux concepts. Je crois qu’avec cette formation, je vais apporter beaucoup de choses concernant les concepts. »
Mamadou Tiori Diarra, spécialiste en Alphabétisation Reflect au Mali
«En ces quelques jours de formation, nous avons parlé des terminologies incluses dans le document du Curriculum GlobALE. La terminologie est très importante, parce que tous les pays ne parlent pas le même langage. Et quand c’est comme ça, il est très difficile d’exploiter les documents que l’UNESCO reçoit à ce niveau. Également, il n’y a pas une façon de former, de rendre professionnel, ceux qui évoluent dans ce domaine. A travers cette formation, nous avons accordé nos violons, par rapport à la terminologie qui a été adoptée par l’UNESCO et DVV International. Beaucoup de confusions, beaucoup d’équivoques se sont envolées. Au Mali, nous allons essayer de vulgariser cette façon de parler d’éducation non formelle. Les choses vont changer même si ça va prendre du temps, parce que ce n’est pas facile de changer les habitudes, de changer de stratégie. »
Estelle DJIGRI