Notre cause commune

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Les examens se passent généralement et globalement bien au Bénin par-delà certains travers exogènes, notamment au CEP où, mystérieusement, les communes les plus reculées et isolées produisent les premiers. Mais, la Bible répond à ces miracles malséants que combattent avec vigueur les autorités de l’éducation : « Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers » (Mat 19 :30)
Le BEPC semble assurément avoir peu de problèmes mais alors, on arrive au produit Iso qui rassemble et met tout le monde d’accord : le Bac.
Ce produit de qualité mené de main de maître par le magicien gourou, le DGOB sinon tout simplement le DOB, a encore livré un résultat qui frise la perfection. Certes, on peut longuement ergoter sur le niveau des enfants ; ressasser à longueur d’années, les sempiternelles analyses et recommandations post-examen, mais techniquement, ça va !
En même temps, cet examen qui fait notre fierté en Afrique et qui passe, haut les mains, dans les universités du monde entier, commence à couver certains gènes endogènes impropres au processus.
Il faut avant tout comprendre que, l’un des secrets de ce Bac réside dans la lente et forte impulsion du maître de maison, le DOB qui a su, au fur et à mesure, identifier, recruter et surtout qualifier aux différents postes, depuis les superviseurs, son staff jusqu’aux secrétaires, des gens qui ont acquis des compétences essentielles. Ainsi, à travers un processus rigoureux et efficace où les différents responsables des différents paliers subissent même des tests, le Bac assure et rassure.
Mais depuis un certain moment, il y a un engouement curieux pour l’intégration quasi manu militari d’une large cohorte allogène dans les travaux de cet examen prestigieux où la chose la plus importante aujourd’hui, consiste à toutes les acrobaties pour utiliser le nombre exponentiel des nouveaux venus qui mettent à rude épreuve, la fibre paternelle du maître d’œuvre autant que la réelle technicité habituelle. Ceci fait travailler encore plus les anciens formés à la tâche. Ainsi, par exemple, les secrétariats connaissent une triple rotation avant la fin du mois de Bac. Ceci signifie que contrairement à quelques années seulement, on change trois fois les secrétaires qui viennent faire seulement dix jours et n’ont même pas le temps d’apprendre vraiment. Ce n’est pas un reproche ; c’est un constat !
Si cela résout des problèmes humains, cela fait encore plus travailler les anciens sur le terrain et distord l’équilibre du processus. Ainsi, si ce sont les facteurs exogènes qui entachent les autres examens, ce sont ici des facteurs endogènes qui sont la cause. Bref, le verre risque d’apparaitre dans le fruit !
Les autorités de l’éducation ont cherché à conforter le Bac qui, maintenant, participe d’un décret et d’un conseil d’administration. La question qui ne semble pas apparaitre est la suivante : Comment en est-on arrivé là ? Il faudrait avouer que ce sont à la fois des contraintes fortement subjectives qui participent du hautement social. Elles commencent à peser sur les mécanismes objectifs de sélection rigoureuse qui prend le temps pour intégrer de nouveaux venus.
En même temps, nous sommes toutes et tous responsables de cette balance qui penche dangereusement vers l’humanité dans un élan gargantuesque de solidarité avec les parents, les militants et tutti quanti… Que faire ?
Au Bénin, on ne badine pas avec le Bac victime de sa qualité ! Beaucoup veulent en profiter, comptant sur son management sans faille pour continuer dans cette qualité. En même temps, plusieurs donneurs d’ordre et de désordre quitteront les premiers, le navire lorsqu’il va tanguer et se renverser en s’écriant qu’ils l’avaient prévu ! Mais non ! Apaisez-vous. Nous n’irons pas jusque-là car les structures de direction se sont rendu compte de la situation. Des solutions encore plus rigoureuses vont intervenir. En attendant, paraphrasant l’illustre homme d’église : « plaise au ciel qu’aucun opprobre ne vienne entacher le Bac ; notre cause commune ».

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Maoudi Comlanvi JOHNSON,
Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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