Olagoke Arouna Lawani, à propos de la Commission de l’Education du CES

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« Nous travaillons actuellement sur l’indice du taux d’instruction »

Le Conseil Economique et Social (CES) regorge de trois commissions dont la Commission de l’Education et des Affaires Sociales, présidée par le conseiller Olagoké Arouna Lawani. Encore dénommée Commission N°3, elle veille, par saisine ou auto-saisine, à formuler des avis et des recommandations sur les projets de lois, d’ordonnances ou de décrets ainsi que sur les propositions de lois d’ordre social et éducatif qui paraissent conformes ou contraires à l’intérêt général. A travers cette interview exclusive accordée à votre journal Educ’Action, il est question des attributions, réalisations et contribution de cette Commission. Lisez plutôt !

Educ’Action : Quelles sont les attributions de la Commission de l’Éducation et des Affaires Sociales du CES en lien avec le secteur de l’éducation ?

Arouna Lawani : Notre commission se prononce sur les questions d’ordre social qui ont une envergure nationale. Nous nous prononçons aussi sur des questions liées au mieux-être de la population. Nous discutons aussi des questions qui concernent la protection sociale, nous donnons des avis et des recommandations sur demande tant du président de la République que du bureau de l’Assemblée nationale sur des questions à caractère social, éducatif. C’est là qu’il faut comprendre la corrélation qui existe entre l’éducation et le social au sein de notre commission parce que nous n’arrivons pas souvent à la faire. Le social et l’éducation sont intimement liés car le moteur du bien-être collectif réside dans la qualification des hommes et des femmes. L’autre chose est que nous-mêmes, au niveau du CES, nous avons, certes, un avis consultatif mais reconnaissons tout de même que nous avons des recours. Il s’agit de la saisine gouvernementale et l’auto-saisine. Par rapport à l’auto-saisine, nous nous prononçons sur des questions pertinentes qui concernent le secteur de l’éducation.

Quelles sont les réalisations majeures à l’actif de la Commission pour le secteur de l’éducation ?

Nous avons, par exemple, les saisines. Au nombre de ces saisines, nous avons travaillé sur la problématique de l’amélioration des conditions de formation dans les établissements technique et professionnel. Nous avons aussi travaillé sur la problématique de l’orientation dans le système scolaire. Nous avons également travaillé sur la problématique de l’adéquation du système de l’enseignement supérieur. La question de la déperdition scolaire surtout au niveau des jeunes filles n’a pas été occultée. Tout ceci accompagné d’avis et recommandations au président de la République et au bureau de l’Assemblée nationale. Lesquels sont affectés, dans le cas d’espèce, aux acteurs de l’éducation pour qu’ils en fassent usage.

En quoi ces actions de la Commission ont-elles contribué à améliorer le secteur éducatif béninois ?

Comme je l’ai dit, nous apportons des avis et des recommandations. Cela veut dire que c’est une étude pointue qui précède ces avis et recommandations aux autorités citées plus haut. L’autre chose qu’il ne faut pas occulter, c’est qu’au sein du CES, nous avons des syndicalistes. Ce sont les patrons des syndicalistes qui sont avec nous. Ils sont représentés par 4/30. Lorsqu’ils vont à la table de négociation avec le Gouvernement et que ça achoppe, à leur retour au siège du CES, nous avons l’occasion de mieux discuter. Le cas que nous citons souvent, c’est la grève de 2014. C’était une grève tendue pour laquelle le Gouvernement et les syndicats n’avaient plus d’issue. Il a fallu qu’on mette en place un cadre de concertation dirigé par le CES pour qu’il y ait dégel. Même chose aussi avec la grève au niveau de l’enseignement supérieur où les enseignants réclamaient un peu le salaire disant qu’ils étaient mal traités comparativement aux enseignants des universités des pays limitrophes de l’espace CEDEAO. À un moment donné, il y a eu rupture de dialogue. A ce niveau aussi, reconnaissons le rôle important que le CES a joué. Nous nous sommes impliqués dans la négociation avec le Gouvernement et les centrales syndicales. Nous avons fini donc par trouver le bon milieu qui d’ailleurs, était à l’avantage des enseignants du supérieur. Il faut reconnaître aussi que pour la question liée à la déperdition scolaire des filles, nous avons donné des avis et des recommandations pour que quand cent (100) filles rentrent au CI qu’on n’e se retrouve pas pas en Terminale avec trois (3). Tout ceci se fait dans l’intérêt supérieur de la nation.

Quels sont les types de conseils que vous prodiguez aux instances et institutions de l’Etat, en l’occurrence les ministères en charge de l’éducation au Bénin ?

Le CES, selon la loi organique 92-010 du 16 juillet 1992 doit se prononcer sur les projets de loi, les décrets, les arrêtés et les ordonnances qui lui sont soumis soit par le Gouvernement ou le bureau de l’Assemblée nationale. De la même manière, il doit se prononcer obligatoirement sur tous les textes qui ont un caractère économique et social par saisine ou auto-saisine. Les conseillers jouent donc un rôle important dans les avis et recommandations formulés pour l’intérêt général parce que ce n’est pas toujours tout ce que fait le Gouvernement qui est dans l’intérêt général de la nation.

La question des enseignants aspirants reste une préoccupation et mieux encore, un défi à relever pour une bonne santé du système éducatif. Quels conseils prodiguez-vous pour la sortie de la précarité de cette catégorie d’enseignants ?

La situation dans laquelle cette catégorie d’enseignants vit aujourd’hui pose d’énormes problèmes parce que ce sont des gens qui n’ont pas la tête dans le travail. Si nous devons faire des propositions, c’est de leur faire un contrat à durée indéterminée ou au moins annuel si on veut effectivement avoir le résultat. L’autre chose, c’est la question des trente (30) heures. C’est un problème parce qu’en plus des heures affectées à cette catégorie d’enseignants qu’ils doivent passer en classe, ils doivent préparer aussi les cours à la maison. Dans ce cas, ils n’auront pas de repos. En termes de proposition, nous allons dire au gouvernement d’améliorer la question des heures pour que les enseignants donnent le meilleur d’eux-mêmes. Il faut aussi dire que leur situation nous préoccupe au niveau du CES.

Les examens nationaux sont imminents. Quelle peut être la contribution de la Commission de l’Éducation du CES pour un déroulement réussi des examens ?

Il y a des quiproquos en termes de communication à l’approche des examens. Il y a défaut d’information tant du côté des parents que des élèves. Il y a des élèves qui ne savent pas où prendre leur carte pour composer d’où la nécessité d’utiliser la presse tout en faisant recours aux experts qui parlent le jargon éducatif pour passer le message. Tout ceci va permettre aux acteurs de comprendre que nous sommes dans une période névralgique et que nous ne devons pas faire des erreurs. Il faut donc programmer ces séances au plus tôt pour permettre aux parents et aux élèves de ne pas tomber dans les travers qui peuvent être préjudiciables à leur réussite.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au niveau de la Commission ?

Il y a très peu de difficultés au niveau de la Commission N°3. Mais il y a une difficulté qu’on ne peut pas cacher. Nous travaillons dans une précarité qui ne dit pas son nom. Le siège actuel du CES est vétuste et nous avons besoin de plus d’espace pour nous exprimer, faire éclore tout ce que nous devons apporter pour le développement du pays.

Que dire pour conclure cette interview ?

Je dirai que nous devons travailler sur l’indice du développement humain et à ce titre, on doit travailler sur trois (3) choses. La première chose, c’est l’indice d’espérance de vie, la deuxième est l’indice du taux d’instruction, c’est-à-dire la scolarisation et l’alphabétisation. La troisième chose est le taux du PIB. Au niveau de la Commission N° 3, nous travaillons actuellement sur l’indice du taux d’instruction parce que si vous voulez développer un pays, il faut travailler sur la qualité de l’éducation. Il n’y a pas de mieux-être sans l’éducation, la formation.

Propos recueillis par Enock GUIDJIME

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