On nous TRUMP !

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L’avènement du nouveau Président américain semble très loin des simples mortels africains, trop occupés à chercher leurs pains quotidiens dans les églises et autres temples ; le politique n’offrant aucune perspective. Peu de personnes dans cet immense continent, s’intéresse aux incidences et conséquences des décisions du maître du monde. Et pourtant, il manie avec adresse, une tronçonneuse dévastatrice qui a déjà fermé deux officines témoins de notre quasi mendicité : l’USaid et le Millénium Challenge Corporation.
Je soutiens qu’il faudrait plus que souvent, que nos décideurs, sinon nos élites intellectuelles, analysent et nous aident à comprendre et à apprécier la marche du monde. Dans la plupart des autres continents, on suppute et on cherche à faire face à cette situation.
Pendant ce temps, l’Afrique semble apathique, loin de cette sorte de tragédie grecque qui secoue le monde suscitant pitié et terreur ? Or, il faudrait au-delà de la façade théâtrale, décrypter ce qui arrive au monde et ensuite à nous, tiers et quart monde. Ces analyses peuvent être faites du point de vue économique, politique ou social, interpellant les actions et leurs conséquences immédiates. Mais notre approche va se concentrer sur l’essence fondamentale du problème.
La méthode et les résultats du grand manitou semblent peu probants, mais ils partent d’un bon sentiment que traduit son manifeste MAGA (Make America Great Again) c’est-à-dire « Rendre sa grandeur à l’Amérique ». En effet, l’Amérique a été et est encore grande. Mais, comme l’ont vu son nouveau chef et ses partisans, son futur devient de plus en plus difficile, car ce géant mercantile, vit ce que G.W. F. HEGEL avait défini comme la dialectique du maître et de l’esclave. Dans un monde où le maître américain s’est développé et magnifié à travers les hégémonies et autres prédations physiques, idéologiques et économiques, il est arrivé à un stade où il a commencé à déléguer à ses « vassaux », vivant de leurs productions, sûr de son bon droit. Or les esclaves ont pris le temps de grandir, de se renforcer et de devenir indispensables au maître et pire, ils se sont affranchis d’un maître devenu paresseux et myope !
Depuis un certain moment, les différents gouvernants américains se sont rendu compte qu’ils dépendaient de plus en plus des dragons asiatiques notamment, qui sont passés de pays à bas prix à pays hautement spécialisés. Alors, le nouveau Patron américain a décidé de frapper fort et de montrer ses muscles afin de plier tout le monde au nom d’une refonte de l’Amérique.
Mais beaucoup de vassaux ont grandi et sont devenus rétifs et alors, toute l’Amérique commence à se rendre compte que l’histoire têtue et impitoyable risque de se répéter et révéler a contrario de F. FUKUYAMA une autre « fin de l’histoire ».
Car, c’est justement de cela qu’il s’agit. L’Amérique, première puissance mondiale, va vers la décadence de sa civilisation, car elle est en train de réunir les éléments de cet effondrement. On se retrouve devant une civilisation qui est née au XVIème siècle et s’est affirmée comme la plus grande puissance du monde après la seconde guerre mondiale détrônant la Grande-Bretagne. Et maintenant, cette civilisation qui est arrivée à son apogée, va imploser car, selon Arnold Toynbee « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident ».
L’Amérique première puissance et en même temps la plus endettée, se considérant comme le centre du monde, s’interroge, s’inquiète et tremble. En réalité, les problèmes sont intérieurs et ont pour nom la crise de la démocratie et de la gouvernance dépendant de plus en plus de capitalistes triomphants comme le soulignait N. CHOMSKY ; une société socialement très fracturée ; une partie de la population, apathique et malade de surconsommations et d’addictions diverses sans oublier la désindustrialisation d’un Etat qui vit de guerres épuisantes et refuse l’amitié et la confiance.
Mais tout cela nous concerne-t-il devant notre immédiateté opaque et bornée ?
L’histoire nous parle déjà. Notre civilisation émergera. La condition, c’est que les élites, notamment universitaires puissent commencer à penser et préparer le futur. En attendant, il nous faudra trouver les moyens d’esquiver les dommages collatéraux de cette nouvelle guerre mondiale.

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Maoudi Comlanvi JOHNSON,
Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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