Pierre Atimba, CLRF au VESOS Abomey-Calavi, à propos de la JEA : « Il faudrait que les parents aussi soient éduqués »

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Le 16 juin de chaque année est commémorée la Journée de l’Enfant Africain (JEA). Pour l’édition 2024, le thème choisi est : « L’éducation pour les enfants en Afrique : L’heure est venue ». Pour ce faire, Pierre Atimba, coordonnateur local de Renforcement de la famille au VESOS Abomey-Calavi, donne sa perception du thème avant de renseigner les actions à mener pour l’éducation des enfants. Lisez donc !

Educ’Action : « L’éducation pour les enfants en Afrique : L’heure est venue ». C’est le thème de cette édition de la Journée de l’Enfant Africain. Que vous inspire ce thème ?

Pierre Atimba : Par rapport au thème de cette édition, je pense effectivement que l’heure est venue pour qu’on prenne conscience que, pour le développement du futur, il faudrait éduquer l’enfant. Cette éducation n’est pas simplement d’aller à l’école et de revenir. Quand nous parlons de l’éducation, ce n’est pas seulement l’éducation formelle, il y a aussi l’éducation informelle. Il faudrait que les parents aussi soient éduqués. Car, lorsqu’ils sont éduqués, ils comprennent mieux la valeur et peuvent veiller à ce que leurs enfants aient au minimum le Certificat d’Etudes Primaires (CEP). Ce que j’aurais voulu par rapport à cette thématique, c’est que lorsqu’un enfant a du talent qu’on puisse lui permettre de suivre la formation qui cadre avec son aspiration ou son domaine de compétence. L’autre problème est que l’école professionnelle est coûteuse. Donc, ce thème est une prise de conscience et nous n’allons pas le dire simplement. Nous devons partager la thématique avec les parents. Pour un parent qui est conscient que son enfant doit aller à l’école, il fait tout malgré le peu de moyens pour que l’enfant atteigne la classe de CM2 afin d’aller passer l’examen du CEP.

Des actions menées pour garantir une éducation à tous les enfants béninois, beaucoup d’entre eux sont mis sur le carreau. Que faire pour l’atteinte de l’ODD 4 ?

C’est l’occasion de dire que beaucoup de choses sont faites pour que les enfants puissent aller à l’école afin d’avoir, peut-être, un mieux-être dans leurs écoles. Il faut dire qu’avec l’évolution de la démographie, les écoles sont situées très loin des enfants. Assez d’écoles se trouvent très éloignées des maisons. Quand vous allez aujourd’hui dans une école de la place, vous allez trouver qu’il y a un grand quartier, une seule école publique pour desservir des milliers d’enfants. Si tous ces enfants désirent faire une école publique, ce n’est pas possible. Pour ratisser large et permettre d’atteindre l’ODD 4, il faut, en un premier temps, démultiplier les écoles publiques pour permettre aux enfants de ne pas faire deux à trois kilomètres avant d’aller à l’école. En plus de ce fait, aujourd’hui, il y a des familles qui sont incapables d’assurer à leurs enfants le petit-déjeuner et le déjeuner. C’est pour dire que même si l’école est à un kilomètre, comment vont-ils les chercher vu que le problème de moyens se pose. Pour l’atteinte de l’ODD 4, il reste beaucoup à faire. C’est vrai qu’il y a des écoles privées. Si l’Etat veut permettre aux enfants d’atteindre le CM2 sans condition, c’est qu’il discute peut-être avec les partenaires privés pour que l’école primaire soit à un taux forfaitaire grâce à une subvention. C’est-à-dire, le parent amène son enfant dans une école privée et paie 1.000 F, 500 F. Dans ce cas, nous pouvons dire que l’Etat les soutient. Dans cette condition, nous pouvons ratisser large parce que tous les enfants ne resteront pas à la maison. Je suppose que les cantines sont déjà là et même les privées peuvent en disposer pour donner au moins un repas aux enfants. Lorsque nous allons y parvenir, je pense que l’ODD4 serait réalisé.

Quel est votre rôle dans ce sens ?

Pour nous, l’éducation n’a pas de prix. Dans la communauté, le renforcement de la famille dans un sens de développement de la communauté, nous essayons de partager avec elle, ce qui nous reste. C’est-à-dire, dans les écoles où il manque cruellement des tables-bancs, le Village d’enfants, à travers son Programme de renforcement de la famille, appuie les écoles publiques par rapport à ce besoin. En ce qui concerne leurs loisirs-éducation, nous réalisons des infrastructures sportives tel que le portique de grimper.
Depuis que l’Etat a généralisé le projet des cantines scolaires gouvernementales, les écoles à cantines qui ont besoin d’infrastructures adéquates pour faciliter la préparation des repas dans de bonnes conditions d’hygiènes en ont bénéficié. Donc, avec l’Association du Développement de la Communauté où se trouvent des directeurs et directrices d’école, nous essayons d’apporter notre contribution pour la réalisation des infrastructures de la cantine. Il s’agit des cuisines scolaires. Actuellement, nous sommes en train de rééditer cela à Adjagbo. Donc, pour le Village d’Enfants SOS d’Abomey-Calavi, l’amélioration des conditions de vie et de travail des enfants est une chose qui nous tient à cœur. Pour nous, les enfants des familles monoparentales, les familles en difficulté, les parents âgés qui gardent les enfants, les familles nombreuses que nous admettons dans les programmes, reçoivent des appuis conséquents. A chaque rentrée, ils reçoivent des fournitures scolaires, des frais de scolarité pour ceux qui sont dans les collèges. Donc, pour nous, l’éducation, au niveau du VESOS Abomey-Calavi, est un point capital. Quand nous disons aux enfants d’aller à l’école, c’est au moins lui garantir le repas du soir. Ce n’est pas simplement dans la journée que l’enfant va manger. Il faut s’assurer qu’il ait le minimum pour réussir son éducation.

L’existence des cantines scolaires a permis de maintenir des enfants dans le système. Que faire pour que l’éducation, l’un des droits des enfants, soit mieux respectée ?

Nous apportons, à notre niveau, notre appui pour permettre à certaines écoles d’avoir des cadres corrects. Une chose est de donner des vivres pour cuisiner, l’autre est de voir dans quelle condition, ils le font. Certains vivres restent dans le bureau de quelques directeurs parce qu’ils n’ont pas de magasins. L’autre aspect des cantines scolaires, est le petit déjeuner. Un enfant qui a quitté le ventre creux la maison et va attendre 12 h 30 minutes avant de manger peut-être. Je trouve que l’Etat peut revoir les choses en prenant en charge le petit-déjeuner aussi.
Par rapport aux cantines, j’ai vu des familles qui sont incapables de payer 25 F. Si ceux qui gèrent la cantine peuvent parler, ils diront qu’ils ont même des impayés auprès des enfants qui viennent. Pour moi, toutes les écoles doivent être dotées de cantines scolaires gouvernementales pour permettre aux enfants dans une école primaire publique d’avoir un repas chaud.

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Propos recueillis par Enock GUIDJIME

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