Les Ecoles Maternelles Publiques (EMP) souffrent, depuis bien des années, de la pénurie d’animateurs et d’animatrices. A cet effet, des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) de la maternelle, inscrits dans la base de données, mais non déployés, se confient.
Lauriane Romaine Sinou, AME de la maternelle, admise dans la base de données
« Je veux que les autorités se mettent à notre place pour comprendre ce que nous vivons »
«Depuis 2019-2020, le Gouvernement nous ignore. Personnellement, les mots me manquent parce que je suis dépassée par cette situation. Ma mère a pris la peine d’emprunter de l’argent partout pour payer ma formation. Malgré tous ses efforts, je suis toujours à la maison. Je veux que les autorités se mettent à notre place pour comprendre ce que nous vivons. A cause de cette situation, personne ne me respecte dans les écoles privées. J’ai jugé utile de ne plus travailler dans des écoles privées. Mon souhait le plus ardent est que l’Etat pense à nous au cours de l’année scolaire prochaine. Que l’Etat nous déploie bien avant le mois de septembre pour que nous prenions nos dispositions pour ne pas perturber la rentrée scolaire. Nous promettons à l’Etat de donner le meilleur de nous-mêmes et d’être à la hauteur des tâches à nous confiées dans nos différentes écoles parce que nous avons le bagage intellectuel qu’il faut. »
Bernard Medegnonwa Samba, AME de la maternelle, non déployé
« Nous sommes livrés à nous-mêmes, ignorés par l’Etat béninois »
«Depuis 2020, nous sommes admis dans la base de données. Mais nous ne sommes pas déployés dans les écoles maternelles publiques. Nous sommes livrés à nous-mêmes, ignorés par l’Etat béninois. Je suis tellement triste quand je pense à comment faire pour nourrir mes enfants. Car, c’est ce que j’ai appris comme métier voilà, depuis 4 ans, la situation que je vis. Ce n’est pas du tout facile pour la femme de répondre au besoin de la famille. Cette situation douloureuse a contribué au décès de quelques enseignants. Mon souhait est que le Gouvernement jette un coup d’œil à notre endroit au titre de la rentrée scolaire 2024-2025 pour nous sortir de l’ornière. »
Brigitte Amoussou, AME de la maternelle, diplômée du CAP/EM
« Je vis difficilement cette situation surtout quand un déploiement sort pour le primaire, vraiment je suis totalement bouleversée »
«Je suis admise dans la base de données depuis 2020. Jusqu’à aujourd’hui, je suis dans l’attente d’être déployée. Et à chaque début de rentrée scolaire, je me sens triste de constater que les autorités éducatives n’ont pas pensé à nous, institutrices et instituteurs de la maternelle. Je vis difficilement cette situation surtout quand un déploiement sort pour le primaire, vraiment je suis totalement bouleversée. Les écoles maternelles publiques ont besoin de nous. Dans les écoles privées, nous ne sommes pas considérés au prorata de notre diplôme et parcours. Les écoles privées nous recrutent pour nous payer des miettes alors que nous méritons mieux que cela. Mon vœu le plus cher est que l’Etat pense à nous, au titre de l’année scolaire 2024-2025. »
Edwige Kohou, AME de la maternelle en attente de déploiement, diplômée du CEAP/EM
« Je suis déchirée car chaque année, il est difficile pour moi de déposer des dossiers dans des écoles privées »
«Je suis dans la base de données depuis 4 ans déjà. Je suis déchirée car chaque année, il est difficile pour moi de déposer des dossiers dans des écoles privées. Car, il vérifie la liste des Aspirants au Métier d’Enseignant en attente. J’avoue que c’est vraiment difficile pour moi en tant que mère de famille. Tu es institutrice, bon nombre de personnes le savent, pourtant, les gens te voient tous les jours un peu désœuvrée. Mon souhait est que l’Etat pense à la maternelle cette année. La pénurie d’animateurs et d’animatrices s’observe dans ce sous-secteur de l’enseignement. Nous avons le diplôme pour travailler. Nous ne faisons rien et vivons au quotidien avec des soucis. Mon cas, je suis père et mère pour mes enfants. Ce n’est pas du tout facile de vivre dans ces conditions sans le travail pour lequel je me suis faite former. »
Armelle Badji, AME de la maternelle, diplômée du CEAP/EM
« C’est tout comme si l’enseignement maternel ne fait plus partie du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire »
«Le Gouvernement Talon a lancé un test pour les Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) que j’ai passé. Les résultats sont sortis en décembre avec nos différentes moyennes. Nous sommes inscrites dans la base de données dédiée à la maternelle. Et dans le même mois au cours duquel les résultats sont sortis, l’Etat a déployé peu de gens parmi nous. C’est-à-dire que sur 100 personnes qui ont été retenues dans la base de données, il n’y a que 20 personnes qui aient été déployées et depuis 4 ans, l’Etat ne se soucie plus du reste. L’Etat nous a laissés sur le carreau sans pour autant penser à nous. C’est tout comme si l’enseignement maternel ne fait plus partie du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire. Nous avons été formés pour devenir enseignants avec des diplômes professionnels que sont le CEAP/EM et le CAP/EM. J’ai servi dans plusieurs écoles privées mais quand vient le moment de payer le salaire, vous n’êtes pas payés ou c’est une miette. Je demande avec beaucoup de respect et d’affection à notre président, notre ministre ainsi qu’aux autorités à divers niveaux de penser à nous. Car, nous sommes en difficulté ainsi que nos enfants et nos parents qui nous ont aidés durant nos formations. Je suis à la maison depuis 4 ans. De plus, je vis difficilement pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants. Beaucoup de collègues ne pouvant pas supporter cette situation, sont morts d’accident vasculaire cérébral. »
Réalisation : Enock GUIDJIME
AGUEMON Satingo Félix AME Non déployé depuis 2020
Je suis un AME Maternelle non déployé depuis 2020 toujours dans la base en espérant l’œuvre de nos autorités interministérielles.
Depuis 2020 je suis dans un état critique dont je ne pouvais pas tout expliquer.
J’implore les hauts dignitaires de l’enseignement en particulier notre ministre de l’enseignement maternel et primaire de penser par amour sur notre situation étant leurs propre enfants. Nous vous demandons humblement de penser à nous pour l’année scolaire prochaine.
Que Dieu vous bénisse abondamment.
AGBANGLO RODRIGUE
Bonsoir à tous et à toutes. Nous attendons impatiemment la décisiondu gouvernement car nous sommes trop soucieux. J’ai le niveau CEAP/EM . J’était admis pour l’aspirant depuis la rentrée scolaire 2018 – 2019 c’est à dire la première promotion du primaire. J’attends toujours la décision du gouvernement pour mon sort. Je vous remercie.
Abel J. KPOMAHOU
*_📢CRIS DE CŒUR D’UN AME NON DÉPLOYÉ 🔈🇧🇯_*
*_JE SUIS MECONTENT, MEURTRIS ET MALHEUREUX A PRESENT_*😭😭🇧🇯
*_Rappelons d’abord que le déploiement se fait par ordre de mérite selon nos autorités ministérielles._*
*_Voici le constat fait au niveau des trois différentes communes choisies:_*
👉 *_COMMUNE 1: Tchaourou_*
👀 *_26 personnes ont été déployées._*
*_Sur les 26 personnes, 03 ont 11,00 tandis que j’ai 11,25._*
*_02 de ces 03 ont le CEAP comme moi._*
👉 *_COMMUNE 2: Bembéréké_*
*_👀10 personnes ont été déployées._*
*_Sur les 10 personnes, une a 10,00 ,une autre a 10,50 et la troisième a 11,00._*
*_02 de ces trois ont le CEAP comme moi, pourtant,je ne suis pas déployé._*
*_👉COMMUNE 3:Sinendé_*
*_👀13 personnes ont été déployées._*
*_Sur les 13 personnes,03 ont 10,00 de moyenne.02 ont 10,50 et 04 ont 11,00 de moyenne,tandis que j’ai 11,25 et pourtant je ne suis pas déployé._*
*_Je prie les autorités sectorielles de tout faire pour que j’aie gain de cause._*
*_NB: -J’ai une moyenne supérieure à 2 des déployés ayant le CEAP comme moi au niveau de chaque commune._*
*_-Je dépasse 02 personnes dans la commune1 , 03 personnes dans la commune 2 et enfin 09 personnes dans la commune3 en moyenne, néanmoins,je n’ai pas été déployé._*
*_Les preuves sont avec moi._*
*_Abel J. KPOMAHOU_*
*_Tél: 96281637/ 99643344✍️_*