Une rentrée et une année scolaire apaisées. C’est l’ardent souhait du Président de la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants du Bénin. A l’orée de la nouvelle année académique, Epiphane Azon se propose de scruter l’horizon scolaire en anticipant sur les tensions syndicales. Lesquelles tensions déteignent sur les résultats qui sanctionnent les examens nationaux. Aussi s’est-il prononcé sur l’introduction des langues nationales dans le système éducatif avant de mettre les différents acteurs devant leurs responsabilités pour une année scolaire couronnée de succès.
Educ’action : Il se murmure au sein des acteurs du éducatif béninois un probable boycott de la rentrée scolaire 2013-2014. Est-ce que vous confirmez l’information ?
Epiphane Azon : Je ne peux pas la confirmer en tant que parent d’élèves. Vous avez que si les revendications prennent fin un jour, le syndicalisme disparaît. Donc il est normal qu’à l’avant-veille de chaque rentrée que les syndicalistes aient des préoccupations à exhiber, un peu comme pour tirer sur la sonnette d’alarme.
Vous semblez banaliser la question monsieur le Président pourtant il y a quand même des signaux forts lancés par les syndicats en charge de l’éducation ces jours-ci ?
C’est clair que les menaces de boycott à l’avant veille de chaque rentrée scolaire est la chose la mieux partagée dans le secteur éducatif. Je continue de compter sur la conscience professionnelle et la conscience parentale de ces enseignants qui sont aussi des parents d’élèves pour que nous n’arrivions pas à une nouvelle grève parce qu’on sait quand ça commence mais jusqu’à où ça peut nous amener, nous l’ignorons. C’est pour cela que chaque acteur en est conscient, le gouvernement aussi en est conscient et est à pieds d’œuvre. Toutes les revendications, c’est sûr, ne pourront être satisfaites au risque de mettre fin au syndicalisme mais le gouvernement s’atèle pour satisfaire certaines revendications. Je ne suis pas entré dans le secret des dieux mais le gouvernement aussi est conscient qu’il doit faire quelque chose pour que non seulement la rentrée scolaire mais l’année scolaire soit apaisée.
Quelques sont les points qui sont restés insatisfaits par le gouvernement à ce jour ?
Il y a toute une kyrielle de points mais ceux auxquels les syndicalistes tiennent le plus maintenant, c’est la rétrocession des défalcations et puis ils continuent de brandir le décret qui généralise les 25% et qui ne l’a pas omis de manière bien écrite. Pour ça, les négociations sont toujours en cours. A ce niveau, le dernier mot revient au gouvernement et à son chef en premier, le Président de la République. Donc nous sommes à pieds d’œuvre, nous à notre niveau de Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants, c’est le plaidoyer. Nous continuons de mener le plaidoyer pour que le gouvernement les entende. Et ce que moi, je souhaite, c’est qu’à l’avenir, qu’au nombre des revendications, si le gouvernement peut satisfaire à une revendication, qu’il le dise très tôt et de manière ferme et irréversible. Lorsque c’est toujours des négociations à n’en point finir et qu’elles s’arrêtent et s’enferment, c’est à croire que l’un n’écoute plus l’autre. Or ce n’est pas ça. Même si l’un n’écoute plus l’autre, l’un continue de porter l’autre dans son cœur.
Quelles sont les actions menées à la veille de cette rentrée par la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants pour prévenir d’éventuelles perturbations de l’année ?
C’est toujours le plaidoyer. Et le plaidoyer, ce n’est as toujours sur la place publique. C’est souvent par écrit et c’est souvent de bouche à oreille. Souffrez que je me réserve de le divulguer ici. L’essentiel pour les parents, c’est que l’un dans l’autre que seulement la rentrée scolaire mais l’année soit apaisée. Nous continuons de jouer notre partition.
Quelle appréciation faites-vous de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif à compter de cette rentrée académique ?
C’est un sentiment de satisfaction. Nous qui nous réclamons intellectuels, nous avons appris à parler que le Français, la langue de notre patrie mère. Et c’est cette langue que nous avons en retour appris à parler à nos enfants au point où nos enfants ne savent même plus parler notre propre langue, la langue de chez nous à savoir fon, mina, pour ne citer que celles-là. C’est heureux que ce soit introduit de manière officielle dans les classes et que les enfants apprennent maintenant à parler ces langues-là et maîtrisent celles-ci autant que le Français.
Est-ce à dire que la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants applaudit cette décision étatique ?
Nous l’applaudissons puisque nous sommes au cœur et mieux partie prenante de cette introduction des langues en milieu scolaire. Je crois que ça ne vient pas chasser le Français, ça vient plutôt renforcer le Français dans son parler.
A l’orée de la rentrée scolaire 2013-2014, un message à l’endroit des différents acteurs du système éducatif béninois ?
Je profite des colonnes de votre journal qui d’ailleurs traite des questions éducatives pour remercier les enseignants et attirer leur attention sur ce que l’année écoulée a été en matière de rendement scolaire, une année pratiquement médiocre à défaut de dire nulle. Souhaitons que l’année qui démarre soit une année non seulement apaisée mais que cela amène un rendement scolaire très apprécié aussi bien à l’interne mais aussi à l’international et que nous en sortions grandis avec des résultats aux examens vraiment fantastiques. Donc pour cela, j’attire l’attention de tous les acteurs à savoir les apprenants d’abord, les parents, les enseignants et le gouvernement sur ce que chacun doit jouer sa partition correctement pour que l’année soit couronnée de succès. Pour finir, je souhaite une très bonne rentrée à tous les acteurs, je ne dirai pas aux apprenants seulement parce que lorsque l’année scolaire commence, les parents aussi se mettent à l’œuvre, le gouvernement également, tout le système éducatif se met en branle. Donc bonne rentrée scolaire et bonne année scolaire apaise à tous les acteurs du système éducatif.
Propos recueillis par Romuald D. LOGBO