L’année académique 2021-2022 tend progressivement à son terme. Sous peu, dans deux mois environ, commencent les examens de fin d’année. Dans les établissements scolaires, les différents acteurs se préparent en mettant les bouchées doubles pour mieux outiller les candidats aux examens afin de leur garantir la réussite. Presque partout, les enseignants s’activent pour l’achèvement des programmes d’études par discipline enseignée, et ce, sur instruction des responsables d’établissement qui sont fermes. Voici le constat de terrain …
L’heure n’est plus à la passivité, ni au retard dans l’exécution des programmes d’études scolaires. Le temps est si précieux qu’il ne faut en perdre aucune once. Ainsi, c’est plutôt une pression qui s’observe dans les écoles, collèges et lycées pour être à jour en ce qui concerne la progression des programmes d’études par classe et par discipline. Et pour cause, les examens de fin d’année approchent à grands pas et les candidats doivent être prêts pour les affronter. Pour ce qui est des établissements d’enseignement secondaire relevant du secteur privé, le troisième et dernier trimestre de l’année scolaire est en train d’être abordé. Dans l’enseignement public, la planification est en deux semestres et le second semestre est actuellement en cours. C’est dire que l’on est dans le dernier virage pour faire dérouler tout ce qui est contenu notionnel dans chaque discipline. Martin Dénonkpo, censeur d’un collège privé à Ekpè dans la commune de Sèmè-Podji, avoue qu’il est ferme avec ses enseignants et n’hésite pas à leur rappeler à chaque fois que leur programme de cours doit s’achever impérativement à la fin du mois de mars pour les classes d’examen, et en avril pour ce qui est des classes intermédiaires. « Notre souci majeur est de permettre aux apprenants d’avoir un maximum de temps pour reprendre ce qui leur a été enseigné tout au long de l’année scolaire et surtout faire des révisions conséquentes », ajoute le censeur Martin Dénonkpo.
A Porto-Novo, la situation au sujet de l’achèvement des programmes d’études semble être la même. Directeur d’établissement primaire, Clément Gbékou déclare :« J’ai instruit tous mes collaborateurs à faire tout ce qui est possible pour étudier avec les enfants, ce qui est prévu dans le programme. Tout doit être vu avec les enfants et rien ne doit rester sans être étudié. Je dois obtenir de meilleurs résultats et nous nous préparons pour cela, car on ne sait jamais quelle partie du programme fera l’objet d’évaluation à l’examen. C’est pourquoi nous prenons toutes nos dispositions ». C’est dire que face à l’urgence, les enseignants ont retroussé leurs manches.
Enseignants à la tâche
Si les enseignants ont de la pression pour exécuter les programmes d’études, il n’en demeure pas moins que le travail devient plus laborieux et devra se faire avec précision et concision. A en croire Hervé Hounkpatin, professeur de français à Sèmè-Podji, « l’enseignant a désormais plusieurs stratégies pour arriver à bout des exigences qui lui sont faites en vue de l’achèvement de son programme d’études. Lorsqu’on est en classe d’examen, il s’agit de dérouler toutes les situations d’apprentissage prévues, en allant à l’essentiel à travers les synthèses sur chaque notion ou ressource à installer. De plus, soumettre les apprenants à beaucoup d’exercices portant sur les situations d’apprentissage étudiées afin qu’ils s’entraînent pour maîtriser les notions à eux enseignées ».
Toutefois, l’expérience de l’enseignant intervient pour atteindre les objectifs à lui assignés. L’enseignant de français, Hervé Hounkpatin pense que si l’enseignant a assez d’expériences pour la tenue des classes d’examen, il est souvent bien aguerri pour proposer ce qu’il faut au candidat en termes d’exercices ce qui permet, précise t-il, de jauger ses capacités et lui faire découvrir quelques difficultés auxquelles il peut être confronté face aux épreuves d’examen. Brice Kpataladja, enseignant de mathématiques à Cotonou semble ne pas s’inquiéter dans l’exécution du programme d’études dans les classes où il intervient. En effet, il s’y est pris très tôt depuis la rentrée des classes en évoluant normalement et en restant attaché à la progression telle que recommandée par les autorités éducatives. D’un air fier, Brice Kpataladja confie qu’il ne lui reste plus grand-chose pour le programme à exécuter aussi bien en classes d’examen que dans les classes intermédiaires, son deadline étant pour fin mars ou début avril au plus.
En route pour les révisions…
Une fois les programmes d’études achevés dans les classes d’examen, commencent les révisions, période dénommée bachotage. Les responsables d’établissement affûtent leurs armes pour être à la hauteur de la tâche. Le censeur de collège, Martin Dénakpo planifie déjà le déroulement du bachotage dans son établissement : « Nos enseignants seront mobilisés pour animer des séances de révision et de travaux dirigés dans chaque classe d’examen. Parfois, nous faisons intervenir d’autres enseignants autres que les titulaires de classe pour conduire les temps de révision avec les candidats ; c’est une méthode qui porte ses fruits chez nous et qui fait que nos résultats sont fort appréciés. En effet, on soumet nos candidats à tous types d’exercices et d’épreuves possibles pour qu’ils aient le niveau qu’il faut avant de composer à l’examen ». Par ailleurs, des examens blancs internes sont organisés dans plusieurs établissements pour mettre les candidats en condition d’examen et évaluer leurs connaissances.
Côme Dah-Hounzedonon, directeur de complexe scolaire privé, estime que la période qui s’annonce juste après l’achèvement des programmes d’études est celle marquée par la concentration et l’obligation de résultat aussi bien chez les enseignants que les apprenants candidats. C’est pourquoi, il sollicite l’accompagnement des parents d’élèves afin qu’ils jouent leur partition. « Il est demandé aux parents d’offrir les conditions optimales à leurs enfants pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes à l’examen : bonne prise en charge alimentaire, règlement à temps des frais d’écolage, accompagnement psychologique et soutien moral », fait savoir le chef d’établissement.
Obed SAGBO (Coll.)