Professeur Moktar Adamou sur le bilan des activités académiques à la FDSP-UP : ‹‹ Ce sont les plus forts taux que nous avons atteints en quatre ans. ››

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L’année universitaire 2022-2023 relève désormais du passé à l’Université de Parakou (UP). Les doyens et directeurs des facultés et écoles dressent d’habitude le bilan des activités pédagogiquesen fin d’année universitaire. C’est l’exercice auquel s’adonne le professeur Moktar Adamou, doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique de l’Université de Parakou (FDSP-UP) dans cet entretien.

Educ’Action : Nous sommes au terme de l’année universitaire 2022-2023. Quelle appréciation faites-vous des résultats dans votre faculté ?

Prof Moktar Adamou : La FDSP-UP travaille sur la base d’un programme établit depuis septembre et ce programme est suivi religieusement. Dans le programme, depuis pratiquement quatre ans, ces dates sont respectées scrupuleusement. Il avait été prévu déjà que l’année prenne fin à la faculté de droit parce que les cours ont commencé le 26 septembre 2022. Premier jour de rentrée, début des cours, on démarre les cours en deuxième année et en troisième année. L’année devait finir le 16 juin 2023 et avec une grande satisfaction, je peux vous dire, de façon précise, que nous avons fini l’année le 12 juin, quatre jours d’avance. Tout s’est bien passé. Le programme avait été validé par tous les collègues.

Que peut-on retenir des statistiques de cette année académique ?

Il faut dire qu’il y a eu une nette amélioration par rapport à l’année passée. Je crois que ce sont les plus forts taux que nous avons atteints en l’espace de quatre ans. Il faut noter qu’en licence 1, de façon synoptique, nous avons eu pour tout 55, 86% d’apprenants qui vont en deuxième année. Quand on sait que l’année dernière, on était à 45%, soit 10% de plus. En licence 2, nous avons 72% d’admis alors que l’année dernière, on était à 66%. Il y a un bon de près de 16% et en Licence 3, on a eu 60%, alors que l’année dernière, on était à 58%. Donc cette année, les résultats ont été meilleurs par rapport à l’année passée. En CAPA 1, nous avons 90% d’admis, et en CAPA 2, 97% de taux de réussite, ce qui donne 94% pour le CAPA. Dans les masters, nous avoisinons environ 95% parce qu’il y a des masters qui ont donné 100% tels que Juriste d’Entreprises et d’Affaires (JEA) droit privé 1, droit public Administration Locale et Développement Durable (ALDD) et Administration des Services Publics. En 2e année des Masters JEA et Marchés Publics nous avons eu 100%. En Études Stratégiques Sécurité, Politique et Défense à Porto, nous avons eu 100%. Egalement à Parakou à la première session, on avait eu 33%. A la seconde session, nous sommes passés à 70%. En deuxième année, nous avons obtenu 82% dans ces masters.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce bond ?

Nous avons revu les critères de passage à la faculté de droit parce que jusqu’à l’année dernière, il y avait un système de verrou en deuxième année. Quelqu’un qui est en deuxième année, dans notre entendement, doit valider toutes les Unités d’Enseignement (UE) de la première année et de la deuxième année avant d’aller en troisième année. Ce qui fait que tous ceux qui sont en troisième année, jusqu’à l’année dernière, on sait pertinemment que ce sont des étudiants qui n’ont plus de reprises ni en première année, ni en deuxième année. C’est vrai que l’année dernière, il y a eu des précédents, parce que chaque fois, nous essayons de nous interroger, de nous jauger, d’évaluer et de tester le système. Nous avons constaté qu’en testant le système, de nombreux étudiants ont validé la deuxième année. Parce qu’ils ont une UE en première année, ont été bloqués en deuxième année. Malgré la deuxième année validée à 100%, mais avec parfois une seule matière en première année. C’était le premier problème. Le deuxième problème, nous avons des étudiants qui ont validé la première année, sont en deuxième année, à qui il a manqué peut-être une UE. Une UE peut avoir deux ou trois éléments constitutifs d’enseignement. Donc, à qui il manquait une ou deux UE pour passer, mais qui sont bloqués en deuxième année.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontés au cours de cette année ?

Les difficultés sont au niveau de la disponibilité des salles parce que quand on vous programme de 7 heures à 14 heures, c’est souvent très compliqué de finir vos cours à 14 heures. Nous avons environ 108 groupes pédagogiques pour 33 salles. Ça veut dire que si tout le monde doit faire cours, il faut trois étudiants par place. Or, nous avons plusieurs entités. Donc, c’est le problème lié aux salles. Il y a aussi les difficultés liées à une note ministérielle, revoyant un peu les critères, les conditions d’alignement des enseignants dans l’intervention des cours.

Quelles sont les réformes en cours à la FDSP ?

Nous avons des réformes beaucoup plus ambitieuses. D’abord, c’est sur le plan organisationnel, académique. On a déjà enclenché une réforme. Nous avons changé nos curricula. Les règles ont changé à la faculté de droit. Nous allons commencer un nouveau programme à la faculté de droit dès la prochaine rentrée de septembre. Et il ne s’agit pas d’appliquer ce programme à toutes les années de la faculté de droit. C’est la première année qui emporte la réforme. Nous avons revu tous les curricula de la première à la troisième année. Les deuxième et troisième année sont exemptées de la réforme parce que ces années sont inscrites dans un système dans lequel elles doivent finir le parcours. Ceux qui vont venir l’année prochaine, et ceux qui ont repris la première année, vont être soumis au nouveau programme. Et le nouveau programme est tributaire de plusieurs UE. Nous sommes passés à une dizaine d’UE. C’est pour rester agents du LMD. Les matières fondamentales, les matières de découverte, la méthodologie, les UE de découverte et autres. Nous avons essayé de voir tout cela en passant à plusieurs matières parce que le CPUAQ nous avait imposé un canevas à suivre. Si quelqu’un double la première année et pense toujours être attaché à son ancien résultat, c’est déjà écrasé. Chacun aura le nouveau curriculum qui sera appliqué. Mais si des doublants avaient validé certaines matières, qui sont revenues dans le nouveau curriculum, on leur conserve leurs notes. Les doublants de la deuxième année, l’année prochaine, seront soumis au nouveau système. Maintenant il va se poser la question de savoir ceux qui sont en deuxième année et qui ont des reprises en première année. Ils sont attachés à l’ancien système. Supposons que l’étudiant est passé de la deuxième en troisième année et qu’il a une UE à reprendre, c’est l’ancien système qui lui est appliqué alors que ceux qui sont en première année, cette année, c’est le nouveau système qui leur sera appliqué. Donc ça c’est la première réforme qui va s’opérer. La deuxième réforme, c’est de créer des Licences professionnelles spécialisées.

Quid des licences professionnelles spécialisées ?

Nos étudiants font des licences et parfois ont des difficultés pour s’insérer sur le marché de l’emploi. Nous avons pensé qu’il faut qu’on change de paradigme et que désormais qu’on aille plutôt vers le marché pour savoir quelles sont les filières pourvoyeuses et former les étudiants dans ces filières afin qu’ils finissent avec la chance de ne pas chômer.

Un mot à l’endroit des nouveaux bacheliers

Il faut beaucoup réfléchir avant de choisir une filière parce que c’est souvent regrettable que des étudiants viennent en première année et qu’ils soient obligés après trois ans, deux ans de quitter. Je vous souhaite alors bonne chance, bon choix aux bacheliers.

Propos recueillis par Jean-Luc EZIN

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