Au-delà des cantines scolaires, améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis aux apprenants. C’est l’objectif du projet CASCADE mis en œuvre par le consortium CARE International et GAIN. Au bout de deux années d’intervention, les résultats sont satisfaisants.
Offrir un repas chaud par jour aux écoliers des établissements publics. C’est la perspective dans laquelle s’est lancé le Gouvernement du Bénin depuis 2018 à travers le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI). Couplé à ce programme, le projet CASCADE vient en appui avec un service dénommé « qualité des aliments servis par les cantines scolaires ». Ce service mis en place avec différents partenaires en collaboration avec les Cadres de Concertation Communale (CCC) a permis d’apprécier la qualité des repas dans les vingt (20) communes d’intervention du projet. Une évaluation qui n’a été possible qu’avec l’approche Carte Communautaire de Performance (CCP). Soulignant le bien-fondé de l’utilisation de l’approche CCP, Eudes Houngbénou, l’assistant du gestionnaire du projet CASCADE clarifie : « Il a été jugé pertinent pour CASCADE de réaliser la Carte Communautaire de Performance afin de rapprocher les bénéficiaires et les prestataires de ce service. Cela facilitera la mise en œuvre d’un mécanisme de redevabilité essentiel pour améliorer les performances scolaires ».
Le suivi des services de nutrition dans les cantines scolaires a permis de déceler dans le département du Borgou, précisément à Kalalé que la qualité des repas servis aux enfants reste à fignoler. Un constat qu’approuve Taïrou Bani Kao, le directeur de l’école primaire publique de Bessassi, groupe A. « La difficulté que nous avons souvent, c’est une question de qualité. Les repas sont préparées sans des protéines », s’est plaint Taïrou Bani Kao.
Le diagnostic posé par le projet CASCADE grâce à l’approche Carte Communautaire de Performance a tôt fait de tirer la sonnette d’alarme. L’état des lieux peu reluisant de la qualité nutritionnelle des repas servis aux enfants par les cantines scolaires observé, a favorisé la formation des cadres techniques des communes sur l’outil Score d’Intégration de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SISAN). Cette formation a été le point de départ de nouvelles réformes. Au nombre de celles-ci : une ligne budgétaire votée en 2024 pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN), une amélioration des Plans Annuels d’Investissement (PAI) et du Plan de Travail Annuel (PTA) 2025, sans oublier un décaissement de 10 millions au total en 2024 par le budget communal pour l’achat d’aliments de source protéinique et distribués aux écoles à cantines. Des résolutions qui sonnent fort bien pour Sidi Siaka, le deuxième adjoint au maire de Kalalé qui martèle que : « Avec le projet CASCADE, le conseil communal a compris qu’il faut accompagner le programme alimentaire des cantines, et ceci, en inscrivant des lignes de nutrition dans le budget communal. »
Par ailleurs, Kalalé n’est pas la seule commune qui se distingue par l’implication de la communauté dans le programme alimentaire des cantines. Dans le département du Couffo, plus précisément à Klouékanmè, le conseil communal a montré son intérêt pour les cantines avec un apport de trois millions de francs CFA. « Si nous ne sommes pas sûrs de garantir la qualité des repas à nos enfants, nous ne sommes pas sûrs non plus de garantir une bonne santé à nos enfants qui sont tenus de nous remplacer », a confié Aimé Akando, le premier Adjoint au maire de Klouékanmè.
L’année 2026 marque la fin du projet CASCASDE. Mais en attendant son apogée, des perspectives se dessinent pour les prochains mois. Entre autres, la diversification alimentaire dans les écoles à cantines, la disponibilité de l’eau potable dans toutes les écoles à cantines, l’implication des autorités communales, des groupements Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC), de l’Union Communale des Producteurs et d’autres acteurs dans la gestion des cantines.
Il faut noter que le projet CASCASDE a impacté 5 709 écoles publiques à cantines du nord au sud du Bénin.
Gloria ADJIVESSODE