Rachidatou Séidou Orou-Bagou, à propos du cinquantenaire du CEG Dantokpa : « A tous les béninois et étrangers, nous demandons de nous aider pour la réussite de cette fête »

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Créé depuis 1970, le Collège d’Enseignement Général (CEG) de Dantokpa situé en plein cœur du marché international Dantokpa, célèbre ses noces d’or dont les activités démarrent le jeudi 20 février 2020. En prélude à cette fête qui va réunir anciens élèves, autorités à divers niveaux, partenaires financiers, Educ’Action a rencontré Rachidatou Séïdou Orou-Bagou, directrice dudit collège. Avec elle, les préparatifs de cette fête ont été abordés. Interview !

Educ’Action : Vous êtes la directrice qui a l’honneur de célébrer les noces d’or du CEG Dantokpa. Quelles sont vos impressions ?

Rachidatou Séidou Orou-Bagou : C’est une grâce, je bénis le seigneur de tomber au bon moment et d’avoir des circonstances qui me permettent de célébrer cet anniversaire. Cinquante ans d’existence, si cela était d’un homme, c’est l’âge de maturité, c’est l’âge adulte ou l’on a vu son âge s’égrainer, ou l’on a envie de s’arrêter pour faire le point et pourvoir espérer tout le meilleur pour soi. Je formule les mêmes vœux pour cet établissement, l’un des premiers collèges du Bénin qui a tout donné à Cotonou notre capitale économique.Dantokpa est logé au cœur de la population Toffin, Xwla, Popo et que sais-je encore ? Ce qui fait qu’à ce jour, des parents, des familles ont du plaisir à quitter Xwlacômè, prenant le long de la berge et venir au CEG Dantokpa. Il y a des faits culturels qui lient ces populations.

Quel bilan faire depuis la création du CEG qui fêtera son anniversaire ?

Nul doute que le CEG Dantokpa a connu des heures de gloire. Très redouté dans ses sorties sportives parce que les trophées lui revenaient. Le CEG se hissait toujours parmi les meilleurs au cours des activités culturelles. Malgré les moments de déclin, des générations sont renouvelés. Un travail essentiel est fait pour avoir de la bonne graine. Cela fait que les établissements qui travaillent à maintenir leurs renommées sont des modèles qu’on prescrit et quand l’on dit je viens de tel établissement comme le CEG Dantokpa, l’on vous tire un coup de chapeau car l’on sait que l’enseignement est de qualité. C’est un honneur pour nous de savoir que par exemple, le directeur de cabinet civil de la Présidence de la République, le directeur général du Centre National de Sécurité Routière sont des anciens du collège. C’est de cela que nous rêvons encore en voulant célébrer les cinquante ans de ce collège. C’est pour remettre les pendules à l’heure, pour trouver l’accompagnement et remettre nos apprenants dans de bonnes conditions pour un bon résultat. Le collège est ancré dans un environnement qui peut être à première vue hostile, l’école est envahie par le marché. Mais cela ne devrait pas l’empêcher d’atteindre les objectifs essentiels, fondamentaux de succès. Le fait que l’établissement soit installé dans un marché devrait être un atout pour faire une réorientation des curricula au niveau de cet établissement afin d’orienter les apprenants qui ont la culture de la pêche vers l’entreprenariat agricole, la pisciculture, l’élevage pour inonder le marché de bons produits d’aviculture et de pisciculture. Il y a beaucoup de contingences qui participent à nos maigres résultats malgré tous nos efforts. Notre objectif est de pouvoir trouver les moyens pour créer des accompagnements pour aider nos apprenants à vider le stress, à sortir des comportements déviants tels que l’usage de la drogue et de l’alcool, l’abus du sexe qui ne permettent pas aux élèves filles d’achever le cursus scolaire, à créer des attractions saines aux apprenants. C’est d’ailleurs le lieu pour nous de saluer des structures internationales à savoir Canal +, à travers son directeur Lett Jonathan qui nous a dotés d’une mini médiathèque et de deux bourses scolaires à deux apprenants déshérités une fille, un garçon en somme 725.000 francs CFA chacun. C’est inédit dans cette école. 20 ordinateurs neufs nous sont également offerts par MTN Bénin, nous les saluons et souhaitons que les autres entreprises fassent comme eux pour nous aider.

Quels sont les problèmes auxquels le CEG est confronté ?

Le CEG Dantokpa est véritablement confronté à un problème de mobilité. Les accès sont bouchés de part et d’autre par le marché. Il existait entre temps un pont qui s’ouvrait sur le portail principal du collège, mais à cause de la vétusté de cet ouvrage, il a été démoli par la préfecture de Cotonou qui devrait de concert avec la mairie de Cotonou restaurer cet ouvrage. Cela devrait faciliter l’accès au collège. Nous souhaitons ardemment que ce pont soit restauré. Dans ce collège, nous ne disposons que d’un seul conseiller pédagogique. En SVT par exemple, nous avons à peine qu’un seul professeur titulaire. Nous souhaitons que notre hiérarchie soit plus regardante pour que des enseignants chevronnés nous soient affectés.

Parlant des préparatifs pour les cinquante ans du collège, qu’est-ce-qui est prévu ?

Le cinquantenaire en vérité n’est pas une fête en tant que telle. C’est l’occasion de retrouvailles des anciens élèves. Nous avons écrit, créé des forums sur les réseaux sociaux pour demander la mobilisation de tous les anciens élèves du collège, des enseignants et même des sympathisants qui ont connu ou qui ont envie d’aider cette école à retrouver ses lettres de noblesses. Donc, nous avons entre autre souhaité que la première Dame soit notre marraine pour lancer officiellement la cérémonie d’ouverture.Nous avons au programme des« Carrefours des Générations », où il y aura des anciens directeurs du collège, un coach sur le développement personnel, les anciens élèves devenus des cadres aujourd’hui. Nous voulons que ce beau monde retrouve le chemin de ce collège et viennent donner leurs contributions à sa restauration. Nous travaillons pour la restauration du collège et nous nous arrimons au PAG qui veut que les activités culturelles, sportives et touristiques soient développées au sein des établissements scolaires pour permettre aux jeunes de connaître leur pays. C’est pour cela que nous avons commencé ces sorties depuis l’année passée et c’est une prime à l’excellence pour nos meilleurs apprenants.Cette année, nous allons encore réitérer cette sortie dans le grand Nokoué en partant de Porto-Novo au village lacustre de Ganvié, à l’Université d’Abomey-Calavi et Sô-Ava avant de faire le tour des grands sites touristiques de Cotonou pour apprendre à nos enfants à aimer leur pays. Nous faisons un clin d’œil à la Poste du Bénin et nous sollicitons la mise à disposition d’un bus à notre niveau pour cette sortie, juste pour une journée. Nous avons également prévu diverses activités à savoir des jeux, des concours d’arts culinaires pour nos enfants.

Quel appel pour le peuple béninois pour soutenir cet événement ?

Déjà un grand merci au journal Educ’Action pour ce coup de mains qu’il nous apporte, en nous permettant de faire des appels à l’endroit de tous. A tous les compatriotes béninois et étrangers, nous leur demandons humblement de nous aider pour la réussite de cette fête. Les enfants ont déjà apporté leur aide en donnant 2.000 francs CFA pour le téléthon organisé par feu Guy Sindji, pécédemment président des parents d’élèves pour qui j’implore la grâce divine pour un paradis meilleur. Cela nous a permis de démarrer les travaux de rénovation, de toilettage du collège, du repositionnement du mât, de la restauration de l’enclos de l’ensemble des bâtiments A et B qui abritent les classes d’examens. C’est là qu’il y a l’espace culturel créé depuis la période de la révolution. Donc, on avait un podium vétuste, hors norme. Aujourd’hui, nous avons une arène moderne pour les activités culturelles et cinématographiques pour révéler nos talents du CEG de Dantokpa. Nous voulons cessez la fatalité d’être parmi les derniers des collèges du Bénin. Nous demandons le soutien financier et matériel des entreprises que nous avons abordées. Nous avons un huissier en la personne de maitre Brice Topanouqui délivre des quittances assermentés, des souches qui rendront compte de tout ce que l’on aura encaissé, faire le bilan, citer les noms et décorer certains.

Propos recueillis par Estelle DJIGRI

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