Recherche en énergie biodégradable pour les entreprises agro-industrielles : Le FNRSIT hisse le Bénin au rang des nations productrices de bioénergie

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L’accès à une énergie durable et de qualité pour les entreprises est un défi quotidien pour le Bénin. A côté des énergies fossiles, une nouvelle voie s’offre pour une autonomisation énergétique des entreprises, celle de la transformation des résidus qu’elles produisent. C’est ce défi que s’engage à relever le Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT) en accordant une ligne de financement au projet de « Mise en place d’un dispositif expérimental d’hybridation d’énergie conventionnelle gazéification de la biomasse, à partir de résidus de karité pour la production d’électricité », dénommé Biokarit Energy.

La délégation sur le site devant abriter l’unité de gazéification du projet Biokarit Energy

Nous sommes à 474,8 kilomètres et à plus de sept (07) heures de route de Cotonou, dans la cité des BonaKéri à N’Dali. Le tapis de silence répandu sur la localité de Ouénou est percé, par moments, par les ronflements des moteurs des véhicules qui se dirigent de l’autre côté de la partie septentrionale du Bénin. Ce calme olympien digne des savanes arborées est l’espace propice pour la gestation de nouvelles idées, de nouveaux projets. C’est le cas du projet Biokarit Energy, sorti du cocon des réflexions de Africa Green Corporation et de l’Ecole Doctorale des Sciences de l’Ingénieur (ED-SDI) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC)depuis l’an 2018. Comme dans les traditions africaines en général et béninoises en particulier où un jour est choisi pour le baptême du nouveau-né, ce mardi 11 mai 2021 a été auréolé de la sortie officielle de ce nouveau projet qui ouvre une ère nouvelle pour les entreprises agro-industrielles officiant sur le territoire national.

Une nouvelle vision pour l’agro-industrie au Bénin

« Avec ce projet, nous voulons régler un problème éminemment important dans l’agro-industrie, c’est que faire avec l’énorme quantité de résidus que l’industrie génère alors que c’est une source inestimable d’énergie ». Ces mots de Laurent Glin, directeur général de Africa Green Corporation, alimentent une nouvelle vision de l’industrialisation au Bénin : ‘‘rien ne se perd, tout se transforme’’. Le projet Biokarit est uniquement destiné à la production de beurre de karité biologique qui va laisser sur le carreau des centaines de tonnes de résidus de karité. Il se pose alors la question de la transformation de ces déchets. La première réponse ne s’est pas faite attendre et elle est venue du milieu de la recherche.
« L’occasion a été propice pour moi de trouver une jeune entreprise qui s’intéresse au secteur, qui s’intéresse à ce qui se fait dans nos institutions de recherche. Nous nous sommes engagés depuis 2018 à nous mettre ensemble pour affronter les difficultés des entreprises qui empêchent le développement du Bénin », explique le professeur Antoine Vianou, coordonnateur du projet BiokaritEnergy. Après l’université, la dynamique de financement axée sur la résolution de problèmes véritables pour des résultats réels et pragmatiques au bénéfice du développement du Bénin a impliqué l’action du FNRSIT. « La thématique est grande et importante car on règle un problème posé par le PAG, on règle un problème pour les opérateurs économiques et on règle un problème pour les chercheurs », dixit Dr Honorat Satoguina, directeur du Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT). Cette vision du Fonds cadre avec l’action gouvernementale dans la mesure où elle contribue « à la diversification des sources d’énergies et plus globalement à la transition énergétique qui nécessite de diversifier les sources d’énergie pour alimenter les ménages et les industries », déclare le directeur du FNRSIT. Et pour cause, Biokarit Energy se positionne sur la production de bioénergie, une production estimée à 1,9 % dans le monde. Progressivement, le Bénin prend sa place aux côtés d’autres nations africaines telles que l’Afrique du Sud, l’Ouganda et le Ghana. Ceci, à la grande satisfaction de la première autorité de la cité des BonaKéri, pour qui les retombées de ce projet s’expriment en termes de nouveaux emplois et de visibilité de la commune. « La création de cette unité au sein de la commune de N’Dali va rehausser l’image de la commune. C’est un label pour lequel il faut saluer la coopération entre l’université et l’entreprise », a remercié Daouda Saka Méré, maire de la commune de N’Dali. Au cœur de cette action du FNRSIT, le transfert de compétences et de technologie reste l’épine dorsale de cette coopération entre l’entreprise et l’université.

Un transfert de compétences et de technologie au cœur de l’industrialisation

La délégation découvrant les équipements de production de beurre de karité biologique

« Acquérir et installer à l’École Doctorale des Sciences de l’Ingénieur de l’Université d’Abomey Calavi (UAC) un banc pour la caractérisation des résidus à valoriser ; dimensionner le dispositif de gazéification en fonction des propriétés physico-chimiques des résidus ; acquérir et installer le dispositif de gazéification sur le site industriel de Africa Green Corporation à Ouénou/N’Dali pour l’hybridation et l’expérimentation. » Tels sont les objectifs du projet Biokarit Energy, selon Alexandre Houémènou, chargé de produire une thèse de doctorat sur les tenants et aboutissants du projet. De l’université à l’entreprise, ce projet de nouvelle génération, financé à hauteur de quarante millions (40.000.000) de Francs CFA par le Fonds, crée le lien entre le transfert de compétences et de technologie et le développement économique. Et pour cause, « l’inspiration est venue du fait qu’il y a eu un projet pour accompagner ceux qui sont dans le secteur, avec une dotation de deux millions de dollars. Malheureusement, nous n’en avons pas bénéficié parce qu’il manquait l’accompagnement technique et la recherche application », souligne Dr Honorat Satoguina, directeur du FNRSIT. Avec Biokarit Energy, « nous avons en projet de sortir une thèse sur le sujet et d’autres jeunes en année de Master seront aussi impliqués », a martelé le professeur Antoine Vianou, directeur de l’Ecole Doctorale des Sciences de l’Ingénieur (ED-SDI) de l’UAC.

Pour le directeur du Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT), ce projet doit non seulement démontrer le savoir-faire des écoles doctorales et des chercheurs, mais aussi la proactivité du secteur privé. Il offre l’opportunité de mettre les chercheurs à contribution dans la résolution du problème d’équipement, d’expertise et de transfert de compétences et de technologie.
Après la présentation du projet à la délégation venue de Cotonou, Alexandre a fait découvrir à ses hôtes les compartiments et les machines de l’usine de production de beurre de karité biologique ainsi que le site destiné à accueillir le dispositif de gazéification. Ce dispositif est subdivisé en trois(03) parties : la production du gaz (gazogène), le traitement du gaz (cyclone, radiateur, refroidisseur) et l’utilisation du gaz pour la production de l’énergie, a fait savoir Alexandre Houémènou.

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