Considéré comme une société dans laquelle les règles de vie existent pour la bonne conduite de tous, le milieu scolaire est régi par des textes qui situent l’apprenant dans les comportements à adopter pour la discipline au sein de l’établissement. Les autorités scolaires rappellent ici ces règles ainsi que les sanctions que le non-respect de celles-ci induit.
La jeune Ketsia âgée de 10 ans est fraîchement admise dans le cycle secondaire. Pour le compte de cette année scolaire 2023-2024, elle fait son entrée en classe de 6e dans un collège public. Ici, les réalités diffèrent de celles des écoles primaires. Au drapeau comme aux cours, directeur, surveillants et enseignants ont beaucoup insisté sur le respect du Règlement Intérieur (RI). Pour une bonne compréhension du RI, sa curiosité l’a poussée à poser la question : « C’est quoi un Règlement Intérieur? ». Nombreux sont les apprenants comme Ketsia, à ignorer encore les exigences faites dans le RI. Les surveillants généraux, garants du RI répondent.
Un ensemble de texte pour cadrer le comportement des apprenants
Malgré leurs nombreuses occupations dans la matinée du vendredi 29 septembre 2023, les surveillants généraux de certains établissements publics sillonnés, ont su dégager un peu de leur temps pour se prêter à la question de la petite Ketsia, portée par Educ’Action. Puisqu’ils sont chargés de faire respecter le Règlement Intérieur (RI) aux apprenants, ces surveillants semblent bien imprégnés des articles contenus dans l’arrêté 156. Lequel porte règlement intérieur des établissements des Enseignements secondaire général, technique et professionnel. Pour le surveillant général adjoint Didier Dogban, du CEG Tankpè, un règlement intérieur, « c’est l’ensemble des textes qui régissent la législation scolaire. Ce règlement permet de maintenir l’ordre au sein de l’établissement pour faire la différence entre la rue et l’école. » Un peu plus loin, précisément au CEG Fiyégnon, le surveillant général adjoint Irénée Ayatodé explique que ce règlement est fixé par l’arrêté 156 qui prévoit toutes les dispositions et tous les principes qui régissent la vie scolaire. « L’école est d’abord et avant tout une communauté, et la vie en communauté exige un certain nombre de comportements. Donc, le RI prévoit tous les comportements que les apprenants devraient avoir à l’intérieur de l’école. C’est pour cadrer et régir les comportements des apprenants au sein des établissements », a-t-il notifié. Tout en faisant siennes, les explications fournies par ses confrères des autres établissements, la surveillante générale adjointe du CEG Houéyiho, Léontine Adjovi, dira de façon plus explicite que le RI fait mention aussi bien de la conduite comportementale que vestimentaire des apprenants. « C’est par rapport au règlement intérieur que l’apprenant fonctionne dans l’établissement du point de vue comportemental, vestimentaire, rapport entre les élèves et les autres acteurs de l’école », a-t-elle précisé.
Dans cet arrêté cité en référence par ces surveillants, le préambule renseigne ce qui suit : « La vie en communauté comporte des exigences auxquelles chaque membre est tenu de se conformer pour le bien de chacun et de tous. Les apprenants sont dans un établissement scolaire pour s’instruire et pour se préparer à devenir des citoyens conscients et responsables. A ce titre, ils sont tenus au respect des règles de l’assiduité, de la discipline, de la vie collective et de fonctionnement harmonieux des établissements… » Les articles contenus dans cet arrêté ont ainsi pour but d’assurer au sein des établissements secondaires publics, les conditions matérielles et morales de réalisation de cet objectif.
De la conduite à adopter
Des conditions d’inscription, de la tenue vestimentaire des apprenants passant par les rapports entre apprenant et autres acteurs de l’école pour atterrir à l’assiduité en classe pour ne citer que ces titres, l’arrêté 156 fixe les dispositions nécessaires pour un bon fonctionnement des établissements. Au nombre des dispositions, l’attitude comportementale et vestimentaire. En ce qui concerne l’attitude comportementale, les surveillants généraux adjoints attirent l’attention de l’apprenant sur l’assiduité, la discipline, la vie collective. L’apprenant doit donc avoir un comportement digne. Cela implique, à en croire le Surveillant Général Adjoint (SGA) Irénée Ayatodé, que « l’élève vienne à l’école à l’heure. Il doit être dans sa classe à attendre les enseignants pour participer aux activités pédagogiques. A l’heure des cours, on ne doit voir aucun apprenant en train de flâner dans la cour, dans la rue, ou à la cantine en train de s’amuser. Il doit faire ses exercices, apprendre ses leçons au jour le jour ». Pour compléter la liste, la SGA du CEG Houéyiho, Léontine Adjovi va préciser qu’il doit y avoir des rapports de courtoisie et de respect. « Entre apprenants, Il doit avoir un rapport de camaraderie. Les plus âgés ne doivent pas brimer les plus jeunes. Ils doivent savoir que nul n’est au dessus de la loi. De même, la trop grande familiarité entre enseignants et élèves est interdite », a-t-elle insisté. Par ailleurs, les surveillants tous autant qu’ils sont, ont souligné avec rigueur que le manque de respect à l’égard des enseignants et des membres de l’administration est proscrit et sévèrement puni.
Des exigences vestimentaires imposées aux apprenants.
Du point de vue vestimentaire, l’arrêté fait cas du modèle de tenue à porter selon qu’on soit garçon ou fille du premier cycle ou du second cycle. « Ici, dans le public, les apprenants sont tous en tenue kaki. Les filles du premier comme du second cycle sont en robe avec quatre boutons à l’avant. Cette dernière doit être avec col et deux poches à l’avant. », a notifié le SGA Didier Dogban qui explique par ailleurs que les tenues diffèrent chez les garçons d’un cycle à un autre. A ce propos, le SGA Irénée Ayatodé explique : « Pour les garçons du premier cycle, c’est une chemise kaki sur une culotte. Pour ceux du second cycle, c’est toujours une chemise kaki mais cette fois-ci sur un pantalon. Le modèle de la chemise doit avoir un col plaqué avec trois poches à l’avant, deux en bas et une en haut, avec le logo de l’établissement collé à la poche d’en haut ». Dans une classe, ajoute la SGA Léontine Adjovi, « l’élève à l’obligation d’être en tenue Kaki. Sur le terrain, il se doit d’être en tenue de sport avec l’effigie du collège. Sinon, il ne doit pas accéder au collège ». Des exigences sont faites aussi aux apprenants pour ce qui concerne la coiffure à avoir. « Chez les garçons, il s’agit d’une coiffure normale à ras, sans raie. Par contre, chez la fille, l’usage des mèches est proscrit », renseigne Didier Dogban. Parlant toujours des filles, Léontine Adjovi va faire comprendre qu’en plus des mèches, l’utilisation des ajouts comme les perles et autres est formellement interdite. Autrement, la fille peut se tresser avec ses propres cheveux sans être extravagante. Si les autorités des CEG Tankpè et Houéyiho sont flexibles en autorisant les filles à se tresser avec leur propre cheveu, le CEG Fiyégnon fait obligation de coiffure à ras aussi bien pour les garçons que pour les filles.
Quid des sanctions encourues en cas de non-respect des textes ?
La non-conformité à ces diverses dispositions contenues dans l’arrêté 156 s’observe dans le rang des apprenants. De ce fait, ces derniers s’exposent aux différentes sanctions prévues également par le même règlement. De l’avertissement et du col des heures passant par le sarclage ou le balayage, pour atterrir au renvoi d’un ou de deux jours, ou du passage devant le conseil de discipline, toutes les sanctions sont pensées pour ramener à la raison, les apprenants qui ne respectent pas les règles fixées. Cependant, toutes les fautes ne reçoivent pas systématiquement les mêmes sanctions. « Quand il s’agit de la non-conformité du modèle à coudre ou de la coiffure à faire, on avertit l’apprenant, on le rappelle à l’ordre. Et quand il récidive, on passe aux ciseaux pour couper », a renseigné le SGA Didier Dogban. Pour les autres fautes relatives au retard, aux exercices non faits, l’apprenant écope des heures de col. « Ça commence à partir de deux heures de col. Et quand il s’agit des heures, l’apprenant perd des points sur sa note de conduite. Quand on colle deux heures à un apprenant, il perd un point, ainsi de suite », a ajouté Léontine Adjovi. Les sanctions relatives au renvoi temporaire de 24 heures, 48 heures ou au passage devant le conseil de disciple s’observent dans les cas de fautes graves, à en croire ces surveillants.
Estelle DJIGRI