Le jeudi 25 mars 2021, s’est tenue la 6ième édition des Rencontres Intergénérationnelles des Médias (RIMs). Initiative du Groupe de presse Educ’Action, l’activité de brassage des journalistes de différentes générations pour un partage d’expériences, a mobilisé divers acteurs des Médias, universitaires et parents à la Maison des Médias Thomas Mégnassan à Cotonou. Honoré, l’invité de l’édition, René Bêwa, journaliste, ancien reporter sportif de l’ORTB, ancien fonctionnaire de la Poste du Bénin et expert en gouvernance électorale, a entretenu le public sur le rôle des médias dans le processus électoral.
Raffermir la dynamique de partage des expériences entre journalistes de différentes générations et surtout aguerrir les professionnels des médias sur leur rôle dans le processus électoral en cours au Bénin. Tel est l’objectif de l’acte VI des RIMs. Le communicateur du jour a nom : René Bêwa, journaliste, ancien reporter sportif de l’ORTB, ancien fonctionnaire de la Poste du Bénin et expert en gouvernance électorale. Autour du thème majeur « Médias et élections : Implication des médias dans les processus électoraux », il a opiné aux fins d’éclairer les médias sur leur partition dans le processus électoral.
A l’entame des échanges et face à Ulrich Vital Ahotondji, directeur général du Groupe Educ’Action et modérateur du plateau, René Bêwa a retracé son parcours de professionnel des médias et reporter sportif à l’ORTB. Il a évoqué ses expériences, heureuses et malheureuses, dans l’exercice du métier. Pour réussir la carrière de journaliste, l’invité a martelé qu’en plus de la passion et de la volonté pour exercer le métier, il faut beaucoup se cultiver, beaucoup lire pour apprendre des modèles existants dans le domaine de la spécialisation. Sensible à la problématique du financement des médias, il invite humblement les pouvoirs publics à accompagner les médias, le quatrième pouvoir, afin qu’ils continuent à travailler pour l’enracinement de la démocratie au Bénin. Le respect du Code de Déontologie et de l’Ethique dans les Médias n’est pas à négocier, semble dire René Bêwa, invitant les journalistes à exercer le métier conformément aux normes et prescriptions qui gouvernent le secteur.
Abordant la seconde phase des échanges liée au processus électoral, l’expert en gouvernance électorale indique que les médias sont en amont et en aval du processus à savoir : la phase pré-électorale, l’élection proprement dite et la phase postélectorale. Ainsi, tout au long du processus électoral, « les médias aident le pouvoir exécutif à rappeler les obligations en période électorale et à porter à sa connaissance la mise en place des organes en charge de l’organisation du scrutin. Les médias accompagnent aussi ces organes que sont la CENA, la Cour Constitutionnelle, le COS-LEPI et toutes les institutions de la République impliquées dans l’organisation des élections. Les médias font aussi une multitude de reportages, des interviews aux différentes personnalités puis, ils surveillent l’état d’avancement des travaux du programme de l’élection à travers des débats, le journal parlé, les couvertures médiatiques. En période postélectorale, ils organisent des émissions débats pour évaluer le scrutin, suivre les résultats et aider les organes chargés de les diffuser », a expliqué René Bêwa. L’invité de la 6ième édition des RIMs n’a pas manqué de rappeler les dispositions réglementaires auxquelles sont astreints les médias en période électorale. A l’issue de cette rencontre, professionnels des médias et participants ont témoigné.
Avis de quelques participants
Vincent Fortuné Assogba, secrétaire général du Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin (CNPA-Bénin)
« L’ODEM qui est le tribunal des pairs veille au grain également afin que nous parlions de la presse en bien »
«Tout n’est pas rose et tout n’est pas parfait dans notre profession. Toutes les organisations faîtières de la presse en sont conscientes et les membres y travaillent. L’ODEM qui est le tribunal des pairs veille au grain également afin qu’un tant soit peu, nous parlions de la presse en bien parce que depuis toujours, la presse a joué un rôle important dans le processus démocratique dans notre pays et surtout dans les différents processus électoraux depuis 1990. Aujourd’hui, l’aide de l’État à la presse est en souffrance. Nous prions les gouvernants pour que cette aide ne disparaisse pas à cause des réformes. Ces réformes ont abouti à la création du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM). Toutes les conditions sont déjà réunies pour permettre le fonctionnement effectif de ce fonds mais jusque-là, on attend toujours les premiers virements. Nous allons une fois encore inviter le gouvernement à faire le nécessaire pour permettre à la presse béninoise de vivre et d’être autonome pour l’enracinement de la démocratie dans notre pays. »
Kossoko Moukaram, directeur de la radio la voix de la Lama (Allada)
« Nos médias sont libres, mais il manque quelque chose »
«L’implication des médias passe forcément par le professionnalisme. Les médias le font déjà mais il y a des aspects à revoir notamment sur le plan financier. Ils n’ont plus de contrats alors qu’ils doivent vivre à partir de ces contrats. Ils ne sont plus sollicités comme avant. C’est ce qui fait que certains sont pratiquement à la solde de certains courants. Nos médias sont libres, mais il manque quelque chose. Il s’agit des fonds destinés aux médias. Il faut qu’ils soient disponibles. Si les organes de presse ont du financement, je pense que le professionnalisme va revenir. »
Rocker Falolou, Commission Nationale Permanente de la Francophonie
« L’événement a été bien organisé et les témoignages ont été émouvants »
«Je voudrais féliciter les organisateurs de l’événement et profiter de l’occasion pour féliciter le doyen René Bêwa qui a un parcours assez brillant. C’est normal que les hommages lui soient rendus pendant qu’il est encore vivant. L’événement a été bien organisé et les témoignages ont été émouvants. J’en ai été ému. Concernant le thème même de la rencontre, j’ai retenu principalement que la presse joue normalement son rôle d’encadrement des élections et qu’elle doit éviter de relayer les informations qui pourraient entraver la paix. »
René Adéniyi, président de l’ODEM
« Le journaliste n’est pas un pyromane, il est là pour jouer un rôle social »
«Il ne s’agit pas seulement de suivre les doyens, il s’agit aussi de se perfectionner, de se cultiver au jour le jour. Un journaliste ne finit pas d’apprendre. On parle d’intox, de mauvaises nouvelles, d’informations non recoupées ainsi de suite. Le journaliste n’est pas un pyromane, il est là pour jouer un rôle social. C’est à lui d’apporter de bonnes nouvelles qui participent au développement, à la bonne information de la communauté. Un journaliste ne doit pas jouer au justicier, ni à l’opportuniste, ni être un journaliste qui crée les scandales, qui veut le sensationnel, qui ne respecte aucune norme d’éthique et de déontologie. Quand on est journaliste, il faut s’informer, il faut se cultiver et avoir un bon comportement. »
Gloria ADJIVESSODE