77 candidats ont pu tirer leur épingle du jeu pour accéder au grade de professeur Agrégé, soit un taux d’admissibilité de 38,89 %. Après deux semaines d’évaluation des cent quatre-vingt-dix-huit (198) candidats au grade de Maître-Assistant et provenant de plusieurs pays, le jury du 20ième concours d’agrégation des Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion, organisé par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), a rendu son verdict. A la cérémonie officielle de clôture du concours, le 17 novembre 2021 au Palais des Congrès de Cotonou, les récipiendaires ont reçu les félicitations des autorités béninoises et des acteurs de la communauté universitaire. A cette occasion, 17 professeurs ont été décorés au grade d’Officiers de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES et le prix Coris Bank International d’une valeur de 2.000.000 de Francs CFA a été décerné à Angélique Ngaha de l’Université Alioune Diop de Bambey au Sénégal.
La moisson finale reste particulièrement appréciable, estime le professeur Maurice Aurélien Sosso, président du Conseil Consultatif Général du CAMES, au regard du palmarès du concours depuis sa création. «Le plus fort taux de réussite enregistré par le CAMES depuis sa création est de 41,54 %, obtenu à Ouagadougou en 2019», renseigne-t-il avant d’ajouter que les délibérations se sont déroulées dans le strict respect des principes d’objectivité, d’impartialité, d’honnêteté et d’intégrité tels que prescrits par les textes réglementaires du CAMES.
Dans un message marqué d’insatisfaction, le professeur Abou Napon, secrétaire général par intérim du CAMES, plaide pour des actions fortes avec l’aide du Conseil des ministres en vue de diagnostiquer et d’apporter des solutions idoines par rapport aux résultats faibles et inconstants enregistrés depuis 20 sessions. En ce qui concerne les candidats malheureux, le professeur Abou Napon les a invités à une analyse froide des causes de leur échec pour en tirer des leçons et anticiper pour les fois à venir.
«Le concours d’agrégation est prioritairement destiné à répondre aux besoins du service public plutôt qu’à d’autres destinations. En l’espace de 50 ans, des acquis non négligeables ont été engrangés grâce aux efforts conjugués des uns et des autres qui étaient présents à cette cérémonie. Ces acquis sont perceptibles à travers l’éveil progressif des consciences, la floraison des enseignants de qualité», affirme Eléonore Yayi Ladékan, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) du Bénin. Elle n’a pas manqué d’appeler la conscience collective sur la nécessité d’opérer des réformes en vue de la pérennisation du concours.
Le concours d’agrégation, énumère le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, est un marathon parsemé de multiples haies que sont la sous-admissibilité, l’admissibilité et enfin la si redoutée des résultats après une fébrile attente.
«Plus que tout, nos Etats ont besoin de contributions doctrinales, non seulement de commentaires sur toutes les politiques publiques, mais aussi de réflexions présentant une vision d’ensemble, prospective, sous-tendue par des postulats clairement exprimés ; de contributions qui réinterprètent les transformations de la sphère juridique, politique, économique et de gestion, en questionnant les fondements et en proposant des innovations», a martelé le ministre d’Etat.
Edouard KATCHIKPE