L’Institut Français de Cotonou a abrité, du 10 au 12 décembre 2024, le premier séminaire du programme « Partenariats Académiques Afrique-France » (PeA), réunissant près de 150 acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce séminaire a marqué une étape clé dans les relations franco-africaines, avec des discussions ciblées sur la professionnalisation des formations, l’innovation pédagogique et la pérennisation des partenariats académiques.
Le programme PeA, soutenu par des institutions comme l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), l’Agence Française de Développement (AFD), et Campus France, vise à renforcer les liens entre les universités africaines et françaises. Il repose sur des objectifs ambitieux que sont la mise en place de formations de qualité internationale adaptée aux besoins des pays africains. Comme l’a précisé Claire Giry, le présidente générale de l’ANR, le programme ambitionne de soutenir la création de 13 nouvelles filières académiques, dont la pérennité repose non seulement sur la coopération interuniversitaire, mais également sur une solide implication du secteur privé et des partenaires socio-économiques. « Le programme PeA est une initiative fédératrice qui rassemble plus de 50 établissements dans 8 pays africains, dont le Bénin, pour bâtir un avenir commun », a-t-elle affirmé.
Un point fort de ce séminaire a été l’atelier consacré à l’implication des entreprises dans les partenariats académiques. L’insertion professionnelle des jeunes reste un défi majeur pour le continent africain, et l’intégration des entreprises dans le processus éducatif pourrait y répondre de manière efficace. Pour Nadège Chouat, l’ambassadrice de France au Bénin, la professionnalisation des formations est au cœur des préoccupations. « Nous avons besoin de partenariats réciproques, qui profitent aux deux parties, pour garantir l’employabilité des étudiants tout en répondant aux besoins des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et les nouvelles technologies », confie-t-elle.
Un programme tourné vers l’avenir
Le Bénin, déjà acteur de ce programme avec plusieurs projets sélectionnés, s’est distingué par son engagement dans les secteurs prioritaires comme l’agroalimentaire, l’agriculture et la santé. Pour Eléonore Yayi Ladékan, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ce partenariat va de pair avec la vision du Gouvernement : « L’éducation et la recherche scientifique sont au cœur du développement national. Ce partenariat avec la France renforce nos capacités à une jeunesse qualifiée et capable de relever les défis économiques. »
À l’horizon 2027, le programme PeA prévoit d’accueillir 4 000 étudiants chaque année dans les filières soutenues. Cette ambition est non seulement un gage de succès pour les jeunes africains, mais aussi pour l’avenir des relations académiques entre l’Afrique et la France. « Les partenariats actuels sont déjà prometteurs, mais c’est l’avenir qui nous intéresse », a déclaré Nadège Chouat.
Le séminaire de Cotonou aura donc été un point d’orgue dans l’histoire des relations franco-africaines dans l’éducation. Il a permis non seulement de célébrer les programmes PeA, mais aussi de poser les bases d’une coopération renforcée, véritable levier de développement pour les prochaines décennies.
Edouard KATCHIKPE