Le vendredi 10 janvier 2025, à la deuxième journée des Vodun Days, la cité historique de Ouidah a enregistré un spectacle grandiose présenté près de la Porte du Non-retour. Le Ballet national du Bénin a dévoilé une création artistique intitulée “Houn Dólo”.
La soirée a débuté avec la grande cérémonie vodun, marquée par l’événement phare : la consultation nationale du Tofa 2025. Mais ce fut la performance du Ballet national qui a captivé les spectateurs, les plongeant dans un univers où les danses patrimoniales servent de véhicule à un message profond.
“Houn Dólo” est bien plus qu’une simple prestation artistique. Cette création se veut une satire sociale, une réflexion intense sur la nécessité de préserver les lieux sacrés, témoins silencieux du patrimoine spirituel et culturel du Bénin. Pendant 25 minutes, 50 artistes, soigneusement sélectionnés dans les 12 départements du Bénin, ont magnifié la scène, où trônait un arbre sacré entouré et de six tambours sacrés.
Sous la direction artistique de Marcel Zounon, expert en patrimoine béninois auprès de l’UNESCO, et la chorégraphie du patriarche Coffi Adolphe Alladé, cette œuvre a pris forme en seulement trois semaines. Les costumes, les chants et les rythmes ont plongé le public dans une expérience immersive qui célèbre l’interconnexion entre tradition et modernité.
Le Ballet national du Bénin a une fois de plus démontré son rôle de gardien et d’ambassadeur du patrimoine culturel. Chaque mouvement, chaque note portait un message d’unité nationale et de respect pour les valeurs sacrées.
La soirée, déjà riche en émotions, s’est poursuivie avec un concert de musique traditionnelle réunissant une pléiade d’artistes béninois. Gbézé, Anice Pépé, Alèkpéhanhou, Kumpa & Kaba Groove, Barassounon, Bénin International Music, Faty Bobo Wè et l’incontournable Sagbohan Danialou ont embrasé la scène.
Avec cette deuxième journée mémorable, les Vodun Days 2025 ont une fois encore souligné l’importance de préserver et de célébrer l’héritage culturel du Bénin. “Houn Dólo”, par son message écologique et spirituel, a interpellé chaque spectateur, l’invitant à revisiter sa relation avec la nature et les espaces sacrés.
Edouard KATCHIKPE