Les notions dispensées aux apprenants en Education Physique et Sportive et les difficultés que rencontrent les enseignants. Ce sont les sujets au cœur de cette deuxième parution consacrée à la pratique de l’activité sportive en milieu scolaire.
Direction de l’Inspection Pédagogique, de l’Innovation et de la Qualité (DIPIQ). C’est cette structure du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP) qui s’occupe du choix des notions à dispenser en Education Physique et Sportive de la 6e jusqu’en Terminale.
« Lorsque nous nous rendons compte d’un certain nombre de choses, nous leur faisons le point et l’année suivante, ils peuvent améliorer ou changer les activités », renseigne Ismaïl Barres Fousseni, professeur d’Education Physique et Sportive au CEG ‘‘Sainte Rita’’. Il précise également que tout doit concourir à ce que, pour le cas du premier cycle, un enfant ait vu toutes les activités susceptibles d’être demandées au BEPC et pour le cas du second cycle concernant le baccalauréat, que l’élève puisse avoir fait tout ce qu’on peut lui demander à l’examen du Bac. A la question de savoir si les notions dispensées aux élèves sont-elles adaptées à leur capacité, Ismaïl Barres Fousseni répond par l’affirmatif avant de clarifier : « Même si parfois, les mêmes activités reviennent, ce qu’on exige d’un enfant en sixième, n’est pas le même niveau de compétences exigé en terminale. Nous avons le lancer de poids en 5e, en 3e puis en Terminale. C’est toujours le lancer de poids mais ce n’est pas fait de la même façon. En cinquième, si nous nous attendions simplement à ce que l’enfant apprenne à projeter l’engin, c’est-à-dire la masse, en 3e, il doit évoluer. Il passe de l’étape simple, c’est-à-dire, d’un lancer de face simple à un lancer de profil. »
Toujours selon l’éclairage du professeur d’Education Physique et Sportive, il y a un chemin de lancement qui est amélioré et en Terminale, ce n’est plus ni le lancer de face, ni le lancer de profil mais cela devient un lancer de dos. Comme quoi, le chemin de lancement connaît une progression. Plus ce chemin est amélioré, plus la performance est améliorée.
Ismaïl Barres Fousseni
Les difficultés de l’enseignement du sport
Professeur certifié d’Education Physique et Sportive au CEG ‘‘Le Plateau’’, Cornelie Abalot confie que la première difficulté dans l’exercice de sa profession est le manque d’infrastructures sportives. « Le manque d’infrastructures fait que c’est souvent difficile de dérouler tout ce qu’on a prévu. Nous parlons d’espace, de matériels à utiliser sur le terrain. Quand c’est comme cela, c’est un peu difficile », se désole-t-elle, avant de mettre l’accent sur une autre difficulté relative à l’insécurité. Il s’agit du terrain de sport qui n’est pas clôturé, donnant ainsi l’opportunité aux riverains de débarquer en pleine activité sportive sur l’espace de jeu avec possibilité de créer des situations qui virent parfois au pire. A côté de cette difficulté, il y a aussi celle provenant de certains élèves violents qui s’attaquent parfois à leurs enseignants de sport.
« Malgré que les établissements font l’effort pour nous payer les matériels, il y en manque toujours. Les écoles font des efforts mais ne parviennent pas à nous donner ce qu’il faut vraiment », renchérit David Dassi, également enseignant d’Education Physique et Sportive au CEG ‘‘Le Plateau’’. Au sujet des défis à relever, David Dassi s’adresse à ses collègues de la même corporation en ces termes : « Il faut que nous mettions du sérieux dans ce que nous faisons afin que ceux qui ne sont pas du domaine, quand ils nous voient dérouler les cours, qu’ils ne nous traitent plus d’amuseurs d’enfants. Quand tu ne proposes pas les situations qui vont faire bouger un peu les enfants à ton cours, cela va faire dormir. »
Réalisation : Gloria ADJIVESSODE & Edouard KATCHIKPE