Unir les communautés de toutes les six communes du département des collines autour de la valorisation de leurs richesses culturelle, artistique, patrimoniale et touristique. C’est l’objectif principal du Festival des Arts Mahi et d’Ilé Ifê (FAMI), qui se déroule du 14 au 16 avril 2017 à Savalou. Paterne Tchaou, président de l’association « Arc-en-ciel », renseigne sur les motivations de cette initiative. C’est à travers cet entretien !
Educ’Action : L’association culturelle « Arc-en-ciel », dont vous êtes le président organise la première édition du Festival des Arts Mahi et d’Ilé Ifê. Expliquez nous le concept ?
Paterne Tchaou : Le Festival des Arts Mahi et d’Ilé Ifè (FAMI) est le premier projet du Programme d’Actions Artistiques et Culturelles (PAAC) 2017-2019 de l’association culturelle « Arc-en-ciel ». C’est un paquet de 12 projets orienté vers la valorisation des richesses patrimoniale et touristique de la commune de Savalou en particulier et des Collines en général. Le FAMI est une plateforme d’expression artistique et culturelle qui regroupe les pratiques musicales et théâtrales des différentes ethnies du département des Collines. Il y a d’une part les communautés Mahi et d’autre part les Tchaabè, Idaasha, Nago, Ifè et yoruba que nous regroupons sous l’appellation ‘’IIé Ifè’’. A travers les arts de la scène, le FAMI veut valoriser le patrimoine culturel des Collines, département que partagent ces différentes communautés qui ont longtemps évolué sur le plan culturel en rangs dispersés. Ce festival se veut donc un espace où tous ces peuples peuvent se rencontrer pour impulser la diversité culturelle. Le FAMI est itinérant et passera dans toutes les six communes du département des Collines que sont Bantè, Savalou, Dassa-zoumè, Glazoué, Savè et Ouèssè.
Quelles sont ces potentialités culturelle et touristique que le FAMI entend valoriser ?
Ce festival va créer une effervescence autour du patrimoine musical en disparition progressive dans les Collines. Les rythmes comme Bolou, Anglissin, Akpanhoun et d’autres seront restaurés. Nous contribuerons au renforcement de la pratique théâtrale dans les Collines en offrant une tribune aux jeunes troupes en quête d’espace d’expression. Le Panthéon de la Résistance panafricaine inauguré par sa Majesté Dada Tossoh Gbaguidi XIII, de regrettée mémoire, sera désormais une destination incontournable à Savalou comme ‘’l’étoile Rouge’’ à Cotonou ou ‘’La Tour Eiffel’’ à Paris. Nous contribuerons à la visibilité de cet historique lieu de ralliement des esclaves. La route de l’esclave ne peut pas s’arrêter à Ouidah, le gouvernement béninois gagnerait à l’étendre dans les villes comme Abomey, Djidja, Konkondji où les esclaves faisaient escale tout le long depuis le Nord jusqu’au Sud. Il y a aussi un Musée dénommé «la Porte de nos retours», qui est aussi une mine d’or de vestiges d’esclaves. Vous gagnerez à découvrir ce fabuleux lieu que Ange Dossou-Yovo, un compatriote béninois met en valeur à Savalou. Les chaînes d’esclaves, leurs outils et beaucoup d’autres instruments qui datent de l’époque de la traite négrière. Voilà entre autres, les potentialités que le FAMI veut valoriser.
Quel est votre rêve pour ce festival consacré à la valorisation des arts et culture du département des collines ?
Notre rêve, c’est que cet événement soit le creuset d’épanouissement des valeurs culturelles, cultuelles et touristiques des Collines puisque l’individualisme a longtemps été notre point fort dans les Collines. Si malgré nos différences culturelles, nous arrivons à conjuguer le même langage par le biais de la magie de la diversité culturelle, je pense que nous irons très loin sur le plan du développement. Le FAMI veut préparer désormais les enfants des Collines à travers le théâtre, la musique et les autres richesses culturelles pour que, demain, ils s’acceptent davantage pour le combat du développement. C’est le moment de lancer un appel de soutien aux acteurs culturels du Bénin et des Collines. Nous sommes jeunes et nous serons heureux de recevoir leurs conseils et orientations pour le rayonnement du patrimoine culturel des Collines.
Propos recueillis par Edouard KATCHIKPE