Quatre lanternes à pétrole allumées, forment un losange dans la cour obscure, pour dévoiler deux (02) silhouettes. Des enfants assis sur des nattes au sol, et des adultes sur des sièges n’attendent que le démarrage du spectacle de tradition orale africaine. Nous sommes le samedi 12 mars 2022, dans la cour du centre culturel ‘‘Le Centre’’ de Lobozounkpa, pour une veillée de contes mobilisant un public venu de différentes concessions.
‘‘Kiniwé’’, hurle une voix féminine à l’endroit de l’auditoire qui répond aussitôt en cœur ‘‘Eya’’. Le cri de ralliement est ainsi lancé, et la soirée de conte démarre sur des chapeaux de roues avec la française Marion Madelénat, une conteuse tombée amoureuse du continent africain. C’est cet amour pour l’Afrique que Marion conte en duo avec ‘‘son type’’, le percussionniste béninois Albert Hounga, à travers le spectacle « Africa mon Amour ». Une création qui fait découvrir une Afrique pleine d’humanité, de diversité linguistique et culturelle. De l’histoire de « Papa et la fleur », en passant par celle de la « Torture et l’Aigle » jusqu’au conte de « l’eau et la terre », la conteuse apporte sa contribution à l’édification des enfants sur des thématiques touchant à la paix, à l’environnement et le vivre-ensemble. Dans le déroulé du spectacle, la brèche est ouverte à volonté pour faire participer l’auditoire : recevoir son approbation ou désapprobation sur des actions, titiller son imagination à deviner la suite de certaines histoires et surtout l’amener à esquisser des pas de danses. C’est en ce moment que ‘‘Mon type’’ entre en duo avec Marion dans le spectacle, muni de percussion, castagnette et gon pour administrer, au public, une formation obligatoire en danse Tchingoumin, Houngan, et Massè Gohoun. Comme quoi, sur le spectacle « Africa mon Amour », pas de consommateur passif, le public à une part active dans le déroulement. Dans ce duo artistique, interculturel et pluridisciplinaire, Marion Madelénat et Albert Hounga confirme l’adage : seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. « C’est la première représentation et je suis émue, c’est une naissance. C’est comme si on venait d’accoucher ce spectacle. Le spectacle a rencontré son public. Donc, je suis toute émue et touchée par les interactions avec le public », confie la conteuse Marion Madelénat au terme du spectacle.
Edouard KATCHIKPE