Visite institutionnelle des centres Barka du Borgou et de l’Alibori : Des députés béninois s’engagent pour le PAEFE

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Du 25 au 28 mai 2021, le Programme d’Appui à l’Education et à la Formation des Enfants exclus du système éducatif (PAEFE) a organisé une visite dans les centres Barka des départements du Borgou et de l’Alibori à l’intention des députés de l’Assemblée nationale du Bénin. Emerveillés par le modèle d’alternative éducative Barka, ils se déclarent favorables à une mise à échelle par le gouvernement béninois.

«Faire connaître l’expérience du PAEFE et les centres Barka aux députés membres de l’Assemblée nationale en vue du passage à l’échelle de l’expérience d’éducation alternative bilingue Barka ». Tel est l’objectif principal de cette visite institutionnelle qui a tenu toutes ses promesses. Trois jours durant, cette mission de terrain a mobilisé ministères sectoriels de l’éducation, préfet, maire et communautés locales. Après avoir visité le centre Barka de Kpari dans le département du Borgou et celui de Gando-Dari dans l’Alibori, les députés présents sont émerveillés. « Le travail que fait la Coopération Suisse avec l’appui de Helvetas et Solidar est impressionnant. Le PAEFE est bien conçu », a affirmé Mariama Baba-Moussa Soumanou, député à l’Assemblée nationale, élue de la 8ieme circonscription électorale. Pour son collègue Aden Léon Houessou, élu de la 18ieme circonscription, « la langue maternelle est fondamentale pour l’apprentissage. Lorsque vous maitrisez votre langue maternelle, vous apprenez vite », a souligné le député inspecteur pédagogique du premier degré et membre de la Commission éducation du Parlement béninois. Fort de cette conviction, il apprécie à sa juste valeur le bilinguisme développé dans les centres Barka. A l’unanimité, les parties prenantes à la visite ont encouragé les efforts consentis par le PAEFE et pris des engagements pour faciliter la mise à échelle de ce modèle d’alternative éducative. Il faut rappeler que le Programme d’Appui à l’Education et à la Formation des Enfants exclus du système éducatif (PAEFE), est un programme de la Coopération Suisse dont l’exécution a été mandatée au consortium Helvetas et Solidar. Son objectif est d’appuyer la mise en œuvre d’offres d’éducation et de formations adaptées aux réalités socio-économiques du milieu pour les enfants de 9-15 ans exclus du système éducatif formel. Il a été initié depuis 2017 pour contribuer à résoudre l’épineux problème des enfants hors de l’école estimés à plus d’un million par une étude de l’Unicef et de l’Insae réalisée en 2016.

Impressions de quelques participants

Elisabeth Pitteloud Alansar, cheffe de Coopération Suisse

« Je pense que cette mission a été courte, mais a porté ses fruits… »

«La Suisse soutient depuis 10 ans le PAEFE. Nous sommes à la fin de la deuxième phase. Nous avons pu visiter quelques centres et le constat est plutôt positif. Aujourd’hui, le plaidoyer que nous portons est de faire en sorte que ce modèle d’alternative éducative puisse être repris dans les lois et à une échelle nationale pour impacter le système. Ensuite, il faudra un financement substantiel, un financement qui, à l’heure actuelle, est presque essentiellement fourni par les partenaires. Enfin, l’articulation avec tout le système de formation professionnelle est indispensable pour que les élèves qui sortent des centres Barka puissent, soit rejoindre le collège ou soit s’orienter vers des systèmes de formation professionnelle. Je pense que cette mission a été courte, mais a porté ses fruits puisqu’on voit qu’il y a un réel intérêt et une réelle volonté des honorables de communiquer tout cela au niveau de leurs collègues à l’Assemblée nationale. »

Honorable Mariama Baba-Moussa Soumanou, députée à l’Assemblée nationale

« Il faut que nous, députés, soutenions l’institutionnalisation de ce projet et qu’on aille à la mise à échelle »

«Je voudrais dire que ce que nous avons vu, que ce soit à Kpari, que ce soit à Gando-Dari, est fantastique. Donc, il faut que nous, députés, soutenions l’institutionnalisation de ce projet et qu’on aille à la mise à échelle. Ça veut dire que, quand vous pensez qu’un million d’enfants ne sont pas scolarisés ou sont déscolarisés et qu’en quelques années, le projet a pu sortir près de dix mille (10.000) enfants, vous vous dites qu’il faut qu’on soutienne cette initiative en l’insérant dans les lois pour rapidement récupérer les autres enfants laissés pour compte. »

Seydou Barry Tidjani, maire de la commune de Gogounoumanou, députée à l’Assemblée nationale

« C’est le meilleur programme que nous avons eu dans nos communes »

«Vous constatez avec moi combien de fois nos populations sont très contentes de l’installation de ces centres Barka dans nos communautés. Ce village a connu la première promotion qui a passé le CEP. Ils ont présenté dix-huit élèves en 2019 qui ont tous été admis. Ils poursuivent leurs études au collège et ils font partie des meilleurs élèves. S’il n’y avait pas eu le PAEFE, ce serait une perte alors que nous crions partout ‘’l’école pour tous au Bénin’’. C’est le meilleur programme que nous avons eu dans nos communes. Nous devons nous y mettre pour accompagner ce programme parce que le développement passe par l’éducation de tout le monde. »

Dewanou Avodagbé, Directeur de cabinet du Ministre des Enseignements Maternel et Primaire

« Le modèle PAEFE est indiqué pour une duplication au plan national »

«C’est un programme qui nous donne satisfaction. Pour ce que nous constatons sur le terrain, il y a espoir que ces apprenants et les parents comprennent, de jour en jour, l’utilité du programme qu’est le PAEFE. La particularité du PAEFE, c’est d’amener les apprenants a bénéficier non seulement de l’enseignement/apprentissage/évaluation, mais aussi d’une initiation aux métiers, d’être formés aux activités productives et initiés aux valeurs culturelles de leur milieu. Le modèle PAEFE est indiqué pour une duplication au plan national. Cela nécessite des coûts mais à côté, les avantages sont énormes. Si nous voulons la réussite du programme et du passage à l’échelle, il faut qu’on puisse maintenir le bilinguisme. »

Djibril Mama Cissé, préfet du Borgou

« Ce que j’ai vu est plus qu’édifiant… »

«J’ai été très émerveillé par ce que j’ai vu ici. Ce qui a encore retenu mon attention, c’est qu’à côté de l’instruction, les enfants sont initiés à un certain nombre de métiers. J’ai vu du tricotage, du tissage, de la maçonnerie et on les a même initiés aux sketchs et à la chorégraphie, toutes choses qui leur permettent de se sentir épanouis et de les maintenir à l’école. Ce que j’ai vu est plus qu’édifiant. Fort de l’importance qu’accorde le gouvernement au secteur de l’éducation, nous avons tout à gagner de voir le gouvernement prendre la relève et accompagner cette initiative du PAEFE. »

Bio Sarako Tamou, maire de la commune de Banikoara, président de l’APIDA

« Il est important que ces bonnes pratiques ne s’arrêtent pas »

«Le PAEFE est un projet qui a bien travaillé pour nos communes en donnant une seconde chance aux enfants exclus du système éducatif formel. Ces enfants de 9 à 15 ans ont eu une seconde chance d’aller à l’école, de connaître les bienfaits de l’éducation qui est un droit de l’enfant. Après ces années d’activités dans nos communes, il est important que ces bonnes pratiques ne s’arrêtent pas. Il est important que nous pérennisions les acquis de ce projet. Il faut que toutes les communes du Bénin aient des centres Barka pour mettre en œuvre les acquis du PAEFE afin de permettre à ces enfants d’avoir accès à l’éducation. »

Aden Léon Houessou, député, membre de la Commission de l’éducation, de la santé et des affaires sociales de l’Assemblée nationale

« Puisque ce sont des enfants déscolarisés, au lieu de faire six ans, ils font quatre ans et passent le CEP »

«Mes impressions sont très bonnes. Ici nous avons vu que l’enseignement est dual, car il se fait dans leur langue maternelle et en français. Puisque ce sont des enfants déscolarisés, au lieu de faire six ans, ils font quatre ans et passent le CEP. Durant ces quatre années, ils apprennent des métiers comme la maçonnerie, la couture, le tissage, la cuisine, etc. Et c’est ce qui est très bien. Des que l’enfant va finir son cursus, il pourra s’installer. Nous sommes tous du système éducatif et nous voulons bien que tout cela soit intégré à notre système éducatif. Et nous sommes prêts à vite étudier cette loi si elle vient à l’Assemblée. »

 

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